Week-end en Porsche
La vie de journaliste lifestyle est un vrai sacerdoce. Figurez-vous qu’il m’a fallu pour Dandy quitter le charme de mon appartement parisien le temps d’un week-end en Normandie, auquel il m’a de surcroît fallu me rendre au volant d’une Porsche 911 Carrera S Cabriolet mise à notre disposition par le service de location exclusif Porsche Drive. Passion et épicurisme associés au risque de perdre sans m’en apercevoir de précieux points de permis de conduire. Il y a tout de même des métiers difficiles… Par François Blay
La vie de château au cœur de la campagne normande, à quelques kilomètres des plages du Débarquement, une parenthèse bucolique bienvenue après des mois de stress covidien, la redécouverte d’un art de (bien) vivre hypothéqué par le virus. L’occasion d’expérimenter le service Porsche Drive, et de profiter d’une Porsche 911, 718 Boxster, 718 Cayman, Taycan 4S, Panamera, Macan ou Cayenne pour un montant raisonnable le temps d’une échappée belle. Proposé par le constructeur, ce service rencontre depuis son lancement un franc succès, tant auprès de ceux qui veulent découvrir le temps d’un week-end l’univers de la marque qu’auprès des Porschistes désireux d’essayer un autre modèle que le leur. Cerise sur le gâteau : il assure aussi de bénéficier d’un accueil privilégié de la part des « destinations Porsche » (évidemment choisies en fonction de leur qualité et de leur intérêt), qui sont des partenaires réguliers.
C’est donc dans le petit village d’Audrieu, à une vingtaine de minutes de Caen et une douzaine de Bayeux, que nous a amenée notre Porsche cabriolet aux performances décoiffantes qui sont l’ordinaire de la marque. Classé Monument historique, le château y veille sur une petite commune de mille habitants.
Son histoire mérite le détour, puisqu’elle remonte au XIème siècle, même si son architecture actuelle date du début du XVIIIème. Tout commence en 1035, lorsque Guillaume II de Normandie transforme sa région (on ne parle pas encore de département) en un puissant duché, indépendant du Royaume de France. Il ne tardera pas à être appelé Guillaume le Conquérant et deviendra Roi d’Angleterre en 1066. Un autre Guillaume, de Percy celui-là, est son cuisinier personnel. Se distinguant à la bataille d’Hastings en assommant quelques Saxons à coups d’écumoire, il sera anobli et deviendra le premier seigneur d’Audrieu, la construction du château revenant à ses descendants. En 1593 le mariage de Marguerite de Percy avec Guillaume de Séran, gentilhomme de la chambre du roi, fait passer le château dans la famille de ce dernier, et le domaine est bientôt érigé en baronnie. Mis en vente pendant la Révolution, le domaine est racheté par la famille de Séran à la Restauration, puis passe par mariage dans la famille du député-maire d’Audrieu au début du XXème siècle avant d’être occupé par les Allemands durant la Seconde Guerre, puis d’être acquis en 2015 par le Groupe Caravelle, qui va lui restituer son lustre d’antan. Les plus observateurs apprécieront notamment le travail effectué par l’architecte Philippe de Lanouvelle, qui a su adapter l’esprit d’autrefois aux impératifs du confort moderne en utilisant massivement des tissus Pierre Frey et Manuel Canovas et des toiles de Jouy.
Membre de Relais & Châteaux depuis 1977, le château reçoit au sein d’un parc de 25 hectares constitué de chênes, hêtres, frênes, cèdres et châtaigniers bi et tricentenaires ombrageant trois kilomètres d’allées, et ses jardins ont été redessinés en 1985 par Louis Benech, à le paysagiste à qui on doit notamment la rénovation du jardin des Tuileries. 3000 tulipes y éclosent chaque année en avril.
Dans les chambres (29, parmi lesquelles 9 junior suites) le mobilier est d’inspiration XVIIème et XVIIIème , les cheminées sont d’époque et les têtes de lit XVIIIème sont magistrales ; les salles de bain sont résolument modernes et l’éclairage associe des masques d’inspiration vénitienne XVIIIème à la fonctionnalité lumineuse des LED. La description serait incomplète sans un mot pour la cabane perchée dans un arbre à 7 mètres, qui abrite une exposition d’illustrations de montgolfières et offre une vue imprenable sur le domaine et, au-delà, la campagne normande.
En cuisine officie le Chef Olivier Barbarin, un habitué des tables étoilées (Pierre Orsi à Lyon, Roland Mazère aux Eyzies, Jean Claude Leclerc à Clermont-Ferrand, mais aussi et surtout l’Oustau de Baumanière dont il fut sous-Chef du restaurant).
Enfin, la piscine chauffée toute l’année à 26°, la salle de fitness équipée Technogym et le spa dans lequel sont prodigués les soins Sothys, participent de la perfection d’un week-end inoubliables à deux heures trente de Paris.
Infos pratiques
14250, Audrieu – France
Tél : +33 2 31 80 21 52 – reservation@chateaudaudrieu.com
Comment s’y rendre : de Paris via A13 – 2 h 56 min (253,9 km)
Réouverture prévue le 12 mai 2021