C’est un grand classique du genre qu’interprète Kiton ici, avec ce manteau aux allures de sur-veste, tant du fait de sa longueur que du parti-pris des pans arrondis. Nous avons affaire à une pièce à boutonnage droit trois boutons plus un quatrième bouton fermant au niveau du col, afin de pouvoir fermer celui-ci très haut au plus fort de l’hiver. Rien que de très traditionnel jusque là.

Sans aucune surprise, le principal signe caractéristique de cette pièce Kiton réside dans la qualité de la peau employée, en l’occurrence un agneau-velours métissé de qualité supérieure, aussi impressionnant par la douceur de son toucher côté fleur (autrement dit : l’extérieur du vêtement) que par celle de la laine de l’intérieur, exceptionnellement douce elle aussi. Jusque sa couleur, entre marron glacé et crème de marron relevée d’une pointe de gris, rare ; tout dans cette peau sort de l’ordinaire. Dans le détail, on remarquera le bord-côte installé à l’intérieur du col, lui-même gris à rayures marron : une petite touche de chic supplémentaire à ce niveau, même si la douceur de la peau lainée se serait suffi à elle-même.

Comme d’habitude, et de façon inévitable lorsque l’on fait le choix de l’agneau : la taille limitée des peaux utilisées impose de composer avec les lignes du dos (toujours) et des devants (le plus souvent), ce qui donne lieu à des exercices de style plus ou moins réussis de la part des stylistes et des patronniers. Est-il nécessaire de préciser que celui réalisé par Kiton se range dans la première catégorie ? En implantant deux poches poitrine à rabat, l’homme de l’art minore l’impact des deux empiècements puisqu’il focalise l’attention sur la bande horizontale qui marque les rabats de poches et non sur la couture elle-même. C’est bien vu. Certains regretteront l’importance donnée à cette bande 2,5 centimètres – créée par une seconde ligne de coutures, d’autres apprécieront la personnalité qu’elle souligne. Pas de ligne de poches à laquelle se raccrocher dans le dos : ici les lignes de coutures sont logiquement adaptées à celles des devants, rien à redire. Sur les manches des coudières de renfort terminent la pièce, encadrées de lignes de surpiqûres utiles et décoratives qui rappellent que les finitions Kiton sont toujours du meilleur niveau.

On aime :

• la matière, de top qualité

• les finitions, toujours très soignées

• la pertinence du patronage au niveau des poches poitrine

On aime moins :

• le prix