Un siècle d’histoire, en passant par les Royals et James Bond
Aston Martin, qui dispute à Ferrari le titre de marque automobile la plus passionnelle du monde, fêtera son centenaire en 2013. Elle aurait pu s’appeler Brooklands, du nom du célèbre circuit britannique. Ses fondateurs Lionel Martin et Robert Bamford lui préférèrent Aston Martin, du nom de la course de côte d’Aston Clinton et du patronyme de L. Martin, à qui incombait le développement des voitures tandis que Bamford avait la responsabilité de leur commerce. Le destin de la marque bascule en 1947, après 35 années au cours desquelles Aston Martin se sera fondu dans le décor d’un pays où les petits constructeurs ne se comptent plus. En février de cette année-là, d’industriel David Brown, fabricant de tracteurs agricoles et de boîtes de vitesses, rachète Aston après avoir essayé l’un de ses prototypes. Perfectionniste surdoué, David Brown veut faire d’Aston Martin un symbole de la sportivité et du luxe automobiles. Il ne lui faudra que dix ans pour y parvenir, au cours desquels se succèderont nombre de modèles emblématiques de la marque, de la DB1 à la DB6. Mais si ses voitures brillent sur les routes, la maison fait surtout les gros titres de la presse économique en raison de ses pertes abyssales, et la conjoncture économique impose à Brown de passer la main en 1972. L’entreprise va alors connaître huit années de temps difficiles, de faillites en rachats en passant par une étonnante souscription publique lancée par le club des amateurs de la marque ! L’arrivée du businessman Malcolm V. Gauntlett, en 1980, va la remettre sur la voie du succès, dans tous les sens du terme puisqu’à l’accueil enthousiaste réservé aux nouveaux modèles DB V8 et DBS s’ajoutera le retour aux 24 Heures du Mans, où la marque a triomphé en 1959. Gauntlett revendra Aston à l’importateur américain de la marque cinq ans plus tard, avant que celui-ci cède lui-même ses parts à Ford, qui acquiert la majorité du capital en 1987, puis la totalité en 1993. C’est sous l’égide du géant américain que naît la DB7, qui renoue avec les initiales DB en hommage à David Brown qui vient de disparaître, et inaugure la lignée des Aston Martin actuelles : DB9, V8 et DBS. En proie à de sérieuses difficultés financières, Ford devra se défaire de ses marques de prestige (Aston Martin, Jaguar et Land Rover) une quinzaine d’années plus tard, et cèdera Aston en 2007 à un consortium constitué de David Richard (ex-copilote d’Ari Vatanen et Champion du monde des Rallyes 1981, reconverti dans la fabrication de pièces détachées pour la compétition automobile) et deux fonds d’investissement koweïtiens. La Rapide, que nous essayons dans ce numéro, est la première berline d’un Aston Martin entré d’un pas décidé dans le XXIème siècle, fort de nouveaux propriétaires, d’un siège ultramoderne ayant succédé, à Gaydon, au siège historique de Newport Pagnell, et de la gamme la plus extraordinaire de son histoire.
DB1 15 exemplaires de cette première DB (4 cyl. 2.0 litres, 90 ch) furent fabriqués entre 1948 et 1950. DB2 La première « vraie » Aston donna lieu à quatre générations, de 1950 à 1959 (6 cyl. 2,6 et 2,9 litres, de 116 à 162 ch). DB4 GT La DB4, qui succède à la DB2 en 1959, inaugure la silhouette la plus célèbre de l’histoire de la marque, qui sera reprise sur les DB5 et DB6. Elle donnera lieu à cette version GT destinée aux gentlemen drivers (6 cyl. 3,7 litres, de 240 à 300 ch). DB5 Adopté par James Bond, ce modèle fabriqué en 1964 et 1965 va bénéficier d’une popularité inespérée et faire connaître Aston Martin dans le monde entier (6 cyL. 4.0 litres, 282 ch). DB6 FAC + DB6 VOLANT SO DBS 6 cylindres Plus luxueuse et plus imposante que la DB6, la DBS commencera sa carrière avec le moteur de cette dernière, le tout premier V8 maison n’étant pas encore prêt à sa sortie, en 1967 (6 cyL. 4.0 litres, 282 ch). DBS (PHOTO V8 Vantage) En adoptant le V8 en 1969, l’élégante DBS s’offre une proue plus acérée. Elle sera produite jusqu’en 1990 (V8 5,3 litres, de 375 à 438 ch). DB7 La DB7, qui en revient au 6 cylindres (mais doté d’un compresseur), voit le jour en 1994 et inaugure les lignes de toutes les Aston Martin jusqu’à aujourd’hui (6 cyl. 3,2 litres, 340 ch). Virage (PHOTO VOITURE VERTE PLAQUE AMV8) En 1996, les amateurs ne retrouveront pas l’âme d’Aston Martin dans cette Virage, qui a la charge de renouveler le haut de gamme de la marque, alors portée par la seule « petite » DB7. Le modèle donnera lieu à l’Aston la plus chère de l’histoire de la marque, le bodybuildé modèle Le Mans, qui accroche les 320 km/h grâce aux 612 ch de son V8. Vanquish Avec son moteur V12, la Vanquish se présente en 2001 comme une sorte de nec-plus-ultra de la catégorie. Mariant élégance et agressivité, sa ligne marque les esprits et préfigure déjà l’actuelle DBS (V12 6.0 litres, 466 à XXX ch). Lagonda Avec ses lignes en coins et son tableau de bord digital, l’ancêtre de la Rapide révolutionne le monde de l’automobile de luxe en 1975. Elle est mue par un V8 de 280 ch et s’impose d’emblée comme la berline la plus chère du monde. Elle sera produite jusqu’en 1990.