Sport Chic, et historique
Fidèle à ses habitudes, c’est dans une pièce ancienne que Gérard Sené est allé chercher l’inspiration de cette belle parka d’hiver. En l’occurrence un duffle coat qui faisait partie de la dotation de base des soldats américains dans les années 40, présentant la particularité d’avoir été conçu pour permettre aux soldats de mettre les mains dans les poches sans ôter leurs gants, leurs bras se trouvant alors dans une position ne fatiguant pas les muscles à la longue. Destinée aux unités engagées dans le froid, la version originale était en peau blanche.
Elle est ici en agneau lainé noir plus facile à porter au quotidien. On retrouve l’inspiration duffle coat dans les passants de cuir évoquant des brandebourgs et la capuche intégrée. La peau utilisée est un agneau lainé noir, la capuche étant pour sa part dotée d’un pourtour de renard noir. Elle est pourvue d’une patte de serrage en agneau plongé, façon bombardier, qui mettra de fermer haut le col et de se protéger du froid au mieux. Notons également que l’avant des manches peut être retourner afin de former des parements, un détail d’inspiration typiquement militaire.
Si la coupe n’appelle pas de commentaire, le patronage doit être souligné, Sené ayant eu l’ingénieuse idée d’implanter des poches rapportées sur la couture horizontale inévitable sur tous les vêtements en peaux d’agneau, compte tenu de la taille de celles-ci. Lesdites poches minorent intelligemment l’impact visuel des coutures. On est plus circonspects devant le choix de deux poches superposées : une première fermée par un gros zip surplombant une seconde, rapportée. Ses grandes dimensions permettent, comme sur la V.O. de 1941, d’y enfouir des mains gantées. Un bon point. D’aucuns, dont nous faisons partie mais c’est purement affaire de goût, regretteront en revanche qu’elle soit exécutée en agneau plongé. Bien que celui-ci se retrouve également sur les ganses, avouons n’être pas inconditionnels des mélanges de matières sur les grosses pièces à manches. Bien qu’il nous faille reconnaître que cette figure de style est ici plutôt réussie et n’hypothèque pas la désirabilité de la parka. Disons juste que nous aimerions que Sené propose la même sans agneau plongé. Mentionnons encore un empiècement allant de l’épaule au coude, lui aussi en agneau plongé, et tout sera dit.
Au bout du compte c’est une fort belle parka, chaude, douillette et personnelle, que Gérard Sené nous propose ici. On apprécie sans réserve la coupe duffle coat, la qualité de l’agneau lainé (à l’intérieur autant qu’à l’extérieur : que du bonheur !), celle du renard ourlant la capuche, et surtout le tarif vraiment placé compte tenu de ces différents points. Ensuite, le choix du mélange de matières est affaire de goût, et sans doute la maison ne refuserait-elle pas la commande de la même pièce utilisant exclusivement la peau lainée…
On aime :
• la silhouette personnelle
• la dimension sport
• la peau lainée, absolument superbe
• la fourrure de la capuche, superbe aussi
• le prix placé
On aime moins :
• la définition bi-matière