Rolls Wraith la fabuleuse
Grossièrement (adverbe monstrueux s’agissant de Rolls-Royce), il s’agit de la version coupé de la « petite » Ghost. Plus compacte (façon de parler s’agissant d’une voiture mesurant 5,40 mètres) que la limousine Phantom, celle-ci est aussi plus homogène et moins ostentatoire que son aînée, et impose une élégance éblouissante malgré son encombrement respectable.
Le coupé est plus élégant encore. Rolls Royce a opté pour un profil fast-back (à toit fuyant) plutôt que le style hard-top du coupé Phantom, et surtout de sa concurrente directe la Bentley Continental, et dans sa robe bi-ton, la dernière née est tout simplement somptueuse. On ne sait qu’en admirer le plus : son profil fuselé, son capot interminable, sa face avant moins agressive, son arrière aux proportions parfaites : comme bien peu avant elle, la Wraith est une sculpture roulante qui réinvente les grands coupés de prestige d’une époque révolue.
Elle conserve d’ailleurs le principe des portes antagonistes propres aux années 30, qui participent elles aussi de sa personnalité marquée.
Mais aussi aristocratique soit-elle, une Rolls s’apprécie plus de l’intérieur que de l’extérieur, et l’habitacle de la petite dernière est aussi merveilleux que sa carrosserie.
Cuir pleine fleur, bois précieux, aluminium anodisé : aucun élément de plastique n’agresse l’œil. L’espace est largement compté pour quatre personnes (le contraire serait regrettable, étant donnée la taille de l’engin), l’équipement pléthorique (le ciel de toit étoilé composé de 1340 LED de la Phantom fait partie de la dotation) et l’on devine que le voyage à bord ne sera que luxe, calme et volupté.
Ce qui ne signifie pas que ce coupé n’a pas de répondant. Que non ! L’immense capot abrite en effet le V12 biturbo 6.6 litres de la Ghost, porté à 632 ch et 800 Nm, ce qui en fait la Rolls Royce la plus puissante jamais commercialisée. La puissance aux roues arrière via une boîte auto ZF à 8 rapports. Ainsi armée et nonobstant ses 2,36 tonnes, la Wraith annonce des performances de premier ordre, avec un 0 à 100 tombé en 4,4 secondes (mieux qu’une Porsche Carrera, pour fixer les idées) et une vitesse de pointe dont on ne sait pas si le constructeur la bridera électroniquement à 250 km/h ou la laissera dépasser le cap des 300 km/h, histoire de faire la pige, jusque sur ce point, à la Continental. Inutile de dire que, malheureusement, cette merveille ne sera accessible qu’à quelques privilégiés, son prix, non encore précisé, devant se situer aux environs de 250.000 euros.