Pointure N°38 en kiosques
Les absents ont toujours tort
Une quarantaine de marques seulement mais plus de 400 nouveautés : une poignée de maisons absentes à ce rendez-vous de printemps mais une bonne centaine de nouveaux modèles de plus que dans les précédentes éditions de ce Guide de la Chaussure : ce cru printemps-été 2014 ne déçoit pas. Les amateurs y découvriront leur lot de nouvelles formes, de nouveaux patronages, de nouvelles couleurs, de nouvelles semelles et même de nouvelles peausseries.
Cette nouvelle physionomie de l’offre traduit aussi la vie du marché : alors que certaines maisons ont retardé le développement et la présentation de nouveaux modèles, certaines autres ont au contraire mis les bouchées doubles pour renouveler et enrichir leur offre, une démarche rendue plus difficile par l’évolution des tendances qui accompagne la stagnation de l’économie. Ainsi les formes allongées et le bout carré cèdent-ils la place à des formes plus équilibrées et des bouts moins marqués, les créations modeuses s’effaçant derrière des versions plus conventionnelles et par conséquent plus durables. Une évolution qui a nécessité le développement de nouvelles formes, investissement le plus fondamental des métiers de la chaussure comme le
développement des moteurs l’est dans l’industrie automobile.
Cette évolution ne signifie pas, loin s’en faut, une chaussure monotone comme autrefois. Comme chaque année, les collections d’été amènent avec elles couleurs vives et peaux casual, veaux-velours surtout mais aussi de nouvelles peaux exotiques, le nouveau millésime inaugurant des teintes peu habituelles dans notre spécialité – orangés et verts en tête – et faisant la part belle aux chaussures légères montées sur des semelles gomme et surtout microcellulaires, désormais colorées elles aussi.
Comme d’habitude nous avons choisi de nous concentrer exclusivement sur les maisons dont les produits répondent à certains critères de qualité, excluant notamment de nos pages certaines maisons dont la fabrication a été discrètement déplacée de France ou d’Italie vers des contrées lointaines. A chacun ensuite de se faire son opinion au fil de nos pages et en lisant entre les lignes.
Yves Denis