Paris et le luxe by Renault
Dans les grandes lignes, le projet Initiale Paris préfigure la prochaine génération de l’Espace, la cinquième du nom. N°5… un chiffre symbolique du luxe à la française pour le parfum qu’il évoque, partout dans le monde. Le constructeur peut être tenté de jouer la dimension glamour du nom. Lignes fluides, luminosité, espace, raffinement : le véhicule présenté à Francfort joue effectivement cette carte plus que les autres monospaces.
Il est vrai que l’Espace N°5 portera à sa sortie, prévue fin 2014, la lourde responsabilité d’assurer l’héritage du premier monospace de l’histoire de l’automobile – une audace qui fit beaucoup sourire avant de connaître le succès que l’on sait – à une époque où cette catégorie subit de plein fouet la concurrence des SUV, et d’esquisser les grands traits de la nouvelle identité esthétique Renault. Aussi l’équipe du Technocentre (le bureau de style maison) a-t-elle doté l’Initiale Paris d’arguments forts. On citera notamment la carrosserie couleur améthyste, le cuir dégradé des sièges suspendus, le bois marquetté du plancher, la console flottante, la hifi Bose, le système infotainment avec écrans intégrés à l’avant et à l’arrière et connexion Internet… Points les plus spectaculaires de cet arsenal : les portes antagonistes (réminiscence d’une période révolue dont on sait hélas déjà qu’elle ne sera pas reprise sur le modèle de série) et le pavillon d’aluminium et plexiglas, entièrement fraisé dans la masse, qui reproduit le plan de Paris en un clin d’oeil insolite à la ville lumière.
Ci-contre :
Cuir étendu, bois précieux, ambiance cocon, moteur V6 souple et silencieux : les Safrane Initiale et Biturbo représentent dignement le luxe made in France.
Ci-contre et en bas à droite :
Cuir fauve, alcantara, fauteuils salon, hifi performante, housse à vêtements : dès 1988 la R25 Baccara dépasse les références allemandes en terme de confort.
Des voitures à vivre : en avance sur leurs temps
Au-delà de ces différents traits particuliers, aussi importants soient-ils, la première responsabilité du prochain Espace sera d’offrir à ses occupants un bienêtre immédiat et une invitation au voyage. Des notions paradoxalement mises en avant par Renault il y a plus de vingt ans, avec le fameux concept des « voitures à vivre ». Si ce dernier fut lancé à une époque où la puissance et la vitesse maxi étaient des arguments forts, il est en revanche aujourd’hui plus actuel que jamais à une époque qui n’est plus à la performance mais à la qualité de la vie à bord. A l’heure où l’on évoque un retour dans le haut de gamme, il est intéressant de rappeler que les modèles les plus marL’Initiale Paris quants de cette période concurrençaient directement les par la qualité de la vie à bord et une pléthore d’équipements. Flashback. Lorsque Renault lance la R25 Baccara, son habitacle est un cocon comme le marché n’en offre aucun autre. Aux performances mises en avant par les BMW et autres Mercedes, le fleuron français oppose une qualité de vie à bord sans équivalent. L’habillage de cuir offre des couleurs chic et chaudes, il s’étend des sièges aux contre-portes en passant par la console centrale et est relevé de piqûres sellier, les montants et le pavillon sont habillés d’un revêtement luxueux, les sièges disposent d’une multitude de réglages électriques, la qualité de l’installation hifi met en valeur celle de l’insonorisation et les finitions sont soignées, jusqu’à la housse à vêtements de cuir intégrée sous la plage arrière afin de permettre aux vestes de voyager à plat. Quelques années plus tard la Safrane qui a remplacé la R25 enfonce le clou : successivement baptisée Baccara puis Initiale, sa version haut de gamme proclame sa différence avec les références d’outre-Rhin en termes de confort et de bien-être. Lorsqu’elle disparaît sans tambour ni trompette, c’est un chapitre de l’histoire de l’automobile de luxe made in France qui se ferme, comme d’autres se sont fermés avec les disparitions de Delahaye ou de Facel Vega. Avec le recul du temps on remarque à quel point les R25 Baccara et Safrane Initiale étaient pertinentes dans leur définition. Elles offraient à leurs occupants des cocons luxueux dans lesquels il faisait bon vivre, étaient plus confortables et mieux équipées que leurs concurrentes allemandes mais souffraient d’un déficit d’image dans le haut de gamme qui les pénalisa toujours comme il a pénalisé ensuite Lexus face au même triumvirat. A travers des études comme la Dezir ou la Nepta, Renault a rappelé ces dernières années sa capacité à créer un style très personnel. En l’espace de deux ans la nouvelle identité visuelle de la marque a été étendue à l’ensemble de la gamme à l’exception du grand monospace. Ce sera chose faite avec le prochain Espace. Mais quid de l’appellation haut de gamme Initiale : coup d’éclat ou déclaration d’intention ?
Aux côtés de l’Initiale Paris, l’autre nouveauté de Francfort sur le stand français était la nouvelle identité visuelle de la Mégane, qui adopte à son tour les nouveaux codes esthétiques de la marque en attendant l’arrivée de la quatrième génération, et l’édition très limitée Mégane Monaco, qui joue la carte de l’exclusivité avec une édition numérotée.