N°5 Culture Chanel – Palais de Tokyo – Paris
Jean Louis Froment, commissaire de cette exposition, a choisi d’articuler la genèse de ce parfum mythique dans tout un dédale de correspondances artistiques et historiques de l’époque.
Nous sommes en 1921, Mademoiselle Chanel veut lancer un parfum et confie ce projet à Ernest Beaux, parfumeur français qui avait quitté la Russie où il avait grandi pour se réfugier sur la Cote d’Azur et fuir la Révolution. Elle sera la première marque de couture à se lancer dans la fabuleuse aventure de la parfumerie. Tant d’autres suivront…
Sur l’histoire olfactive, tout est dit ou presque ! Les seules références olfactives se trouvent en orbite de l’exposition. Dans un premier temps, pour accéder à la salle, vous devez traverser un jardin qui est l’interprétation de Chanel 5 par Piet Oudolph, chef de file d’une nouvelle vague de jardiniers qui privilégient le naturel des plantes herbacées. Point de Jasmin de Grasse ou Rose de Mai, cette création horticole ne fait pas l’écho des essences qui composent le parfum, mais juste une illustration. A noter que ce jardin survivra à l’exposition et sera visible pendant au mois un an. Et les autres références olfactives seront mises en évidence dans la troisième partie de l’expo, un immense salon éclairé par une verrière zénithale, cerné de confortables canapés ou vous pourrez vous installer pour feuilleter tout ce qui existe comme livres ayant un lien avec l’expo. Une collection d’ouvrages sur la parfumerie, certes, d’ailleurs très richement achalandée , sur Chanel, bien entendu, mais aussi, des ouvrages traitant de tous les mouvements artistiques de l’époque, des guides sur les régions qui ont influencé Mademoiselle Chanel etc. Et cette agréable bibliothèque se transforme en sorte d’olfactothèque quand les hôtesses vous ouvrent de grands tiroirs qui laissent s’échapper les principaux effluves des constituants de Chanel 5.
Mais, surtout, il y a le cœur de cette exposition.
Une salle blanche, tout en long où de sobres tables en plexiglas présentent un nombre considérable de documents. Tout y est, toute la vie de Mademoiselle Chanel est illustrée de photos, de dessins, de correspondances ou d’objets. On y croise Picasso, Cocteau, Apollinaire, Diaghilev, Stravinsky. On admire la broche « Comète », étoile de platine sertie de diamants crée par Mademoiselle Chanel en 1937. On suit l’évolution de la marque Chanel avec les deux « C » enlacés, avec ce code couleur binaire où le noir répond au blanc… C’est une sorte d’inventaire à la Prévert, cette fois-ci réservé au luxe et à l’excellence.
Les années passent, Chanel 5 se relance encore, sur le marché américain, grâce à Marilyn Monroe dans les années 50, Andy Warhol met en couleur ce flacon emblématique, Catherine Deneuve devient l’image de ce parfum, immortalisée par la caméra de Richard Avedon.
On termine par le visionnage chronologique des publicités de Chanel 5. On redécouvre, de Carole Bouquet à Brad Pitt, toutes les stars mises en scène par les réalisateurs les plus talentueux.
Le parfum, objet futile de consommation est ici la vedette d’une rétrospective du XXieme siècle. Et là encore, Mademoiselle Chanel est la première.
N°5 Culture Chanel -Palais de Tokyo
13 Avenue du Président Wilson 75116 Paris
Du 5 mai au 5 juin 2013. Entrée libre.