Médecine esthétique, un nouveau produit de comblement cutané
Dans Dandy n°47 nous faisions le tour de l’arsenal technique permettant de rajeunir un visage. Un an plus tard, de nouveau aux côtés du docteur Boksenbaum, nous faisons le point et découvrons un nouveau produit qui s’inscrit dans la durée
Dandy Magazine : On sait qu’en médecine esthétique, la première consultation est très importante pour ce qui concerne l’analyse du visage, afin de proposer un traitement personnel et adapté. Quelles sont les étapes essentielles ?
Michel Boksenbaum : « Dans un premier temps, il est important d’apprécier la qualité de la peau, les fines ridules, les rides, son hydratation, son élasticité, sa tonicité, mais aussi les troubles pigmentaires. Ensuite il faut analyser les volumes du visage : la graisse qui façonne les reliefs fond avec le temps et les cernes, la vallée des larmes, les sillons nasogéniens et les plis d’amertume apparaissent. Cette graisse détient aussi un rôle métabolique, elle est contenue dans l’hypoderme et c’est le réservoir des vitamines A et E, et des hormones stéroïdiennes. Chez l’homme, la testostérone est bénéfique, elle agit au niveau des tissus. Enfin, il faut considérer la ptôse, qui correspond à la chute des tissus. Nous pouvons la corriger avec des fils tenseurs résorbables. Mais si les tissus présentent un excédent de peau excessif, c’est l’acte chirurgical qui s’impose, donc l’indication au lifting.
Parlez-nous de l’évolution de ces produits résorbables…
M.B : Les fillers, qui sont les produits résorbables que l’on injecte, ont effectivement beaucoup évolué. Nous connaissons tous l’acide hyaluronique, un élément naturel de la peau que l’on trouve dans le derme. Il joue un rôle majeur parce que c’est une molécule hydrophile qui attire l’eau et réhydrate les tissus. Injectée, cette même molécule permet de traiter à la fois les fines ridules, les ridules et la perte de volume, tout en réhydratant les tissus. Ceci étant, l’acide hyaluronique a un effet collatéral qui n’est pas très esthétique en soi, car l’eau contenue est très dense, c’est ce qui donne ces boules d’eau disgracieuses, retenues par l’acide hyaluronique. Nous disposons aujourd’hui de fillers de nouvelle génération qui sont des fillers nommés bio-stimulateurs. Ils ont une action sur les cellules, notamment sur les fibroblastes qu’ils vont attirer, ce qui va générer la nouvelle synthèse de collagène.
Nous utilisons aussi le Radiesse, qui est une molécule à base de calcium qui attire les fibroblastes, et nous avons repris une « vieille » molécule, qui s’appelle aujourd’hui le Sculptra. C’est un acide poly lactique, qui a une action comparable à celle du Radiesse, mais qui s’injecte de façon beaucoup plus profonde, d’où un effet stimulateur beaucoup plus important sur les fibroblastes. Cette molécule a deux avantages. Le premier, c’est qu’elle se place très profondément dans les tissus, quasiment sur le périoste, au milieu de la face, ce qui donne des aspects très naturels. Le deuxième avantage est que ce filler est utilisé en plusieurs étapes : on fait une première correction, et on complète le volume cinq à six semaines plus tard. On le fait sur 2 à 3 séances et l’on voit le résultat qui se forme avec le temps.
On parle beaucoup d’une nouvelle molécule, je ne dirais pas « miracle », mais qui apporte un avantage considérable par rapport à celles utilisées jusqu’ici…
M.B : Vous parlez de l’Ellanse. Il s’agit d’un produit qui a une durée de vie minimum d’un an et demi, parce qu’il utilise une molécule qui détient le record de durée, et qui est de plus très intéressant dans son processus de dégradation. Le Radiesse et le Sculptra ont une durée de vie moyenne de 8 mois, et le patient a déjà perdu 50% des effets au bout de quatre. L’avantage avec l’Ellanse est que le résultat reste constant sur 12 à 18 mois. C’est un avantage considérable pour les hommes très perfectionnistes, qui ne veulent pas voir leur médecin esthétique tous les 3 ou 4 mois, comme beaucoup de femmes s’y astreignent. Avec l’Ellanse, le rendez-vous qui suit la première injection n’intervient pas avant 10 ou 12 mois, ce qui élimine d’office les traitements répétés et fréquents. Il est donc pratique et confortable pour les hommes très occupés qui souhaitent entretenir leur visage et retarder les effets du vieillissement ».
Propos recueillis par Véronique Bricout.