S’agissant du nom Ghibli, la stratégie de Maserati est assez déconcertante, Modène ayant en effet décidé en 1992 de donner à une évolution de la regrettable Biturbo le nom de son sculptural coupé lancé en 1967. Dire que cette Ghibli II ne marquera pas les annales est un pléonasme. Rebelote donc en 2013 avec la nouvelle berline de la marque, dévoilée au salon de Shanghaï, qui hérite à son tour de l’appellation.

Il s’agit cette fois d’une voiture totalement nouvelle, sur le berceau de laquelle de nombreuses fées se sont penchées. La nouvelle Ghibli utilise ainsi le châssis de sa grande soeur la Quattroporte (elle-même renouvelée début 2013) raccourci de 17 cm, et le moteur V6 de celle-ci. Développé conjointement par Ferrari et Maserati, ce 3.0 litres biturbo à injection directe développe 410 chevaux. La transmission est assurée par la meilleure boîte auto du moment : la ZF 8 rapports utilisée par BMW, Jaguar, Range Rover… et peut être de type propulsion ou intégrale (versions Q4).
En revanche la petite dernière avoue une cible plus large que celle de la Quattroporte en proposant également une version moins affûtée (330 ch) mais aussi et surtout en devenant la première Maserati à adopter un moteur diesel, en l’occurrence un V6 biturbo 3.0 litres développé par VM Motori développant 275 ch. Farouches détracteurs du diesel, il nous faut reconnaître que nous avons trouvé, sous le capot de la Lancia Thema, le même V6 3.0 Multijet VM Motori (pourvu d’un seul turbo) particulièrement silencieux et agréable à l’usage. Dont acte.
Pour le reste, la nouvelle Ghibli compte sur un nom légendaire, une ligne plus agressive que celle de la Quattroporte, et des finitions et équipement intérieurs de voiture de luxe. Soulignons notamment la finition cuir étendu (tableau de bord compris) de série et les 19 couleurs proposées (environ une demi-douzaine chez les constructeurs allemands).

Produite dans l’ancienne usine Bertone de Turin, totalement réaménagée et désormais baptisée G. Agnelli Plant, la première berline Maserati destinée à un large public a été conçue pour offrir une alternative à la concurrence germanique, notamment sur les marchés émergents et tout particulièrement en Chine. Un essai nous permettra prochainement de vérifier si elle dispose d’un ramage à la hauteur de son plumage.