Un bistrot de quartier : Carton Rouge

Jean-Guillaume Hazeaux, ancien de la Maison de l’Aubrac, et le jeune chef parisien David Gutman au parcours brillant (Relais Plaza, Crillon avec Jean-François Piège, H.tel Metropolitan) ont ouvert un néo bistrot de tradition avec clientèle d’habitués, comme on aimerait en trouver près de chez soi. Convivialité oblige – banquettes rouges, tables en bois sombre, comme le parquet – l’ambiance est théâtrale et fort agréable. Le patron a rassemblé une cave sélective et soignée à prix raisonnables de vins bien adaptés à des assiettes franches, très savoureuses. Quelques couteaux de Bretagne, sauce vierge relevée d’un imperceptible trait de balsamique, foie gras et betterave, seront suivis d’un délicieux onglet de veau en blanquette ou bien d’une épaule d’agneau confite à la polenta. Les goûts, bien affirmés, sont justes, les portions abondantes. Les desserts sont autant de souvenirs d’enfance : mousse au chocolat crème fouettée au pralin, pain perdu.

Infos : Menu du jour 20 €.
Carte : compter 40 €.
6, rue de Maubeuge, 75009 Paris – Tél.: 01 45 26 89 41.
Fermé samedi midi et dimanche.

Un banc d’huîtres trois étoiles : L’Huîtrade

©Laurence Mouton.

En attendant l’installation de son établissement dans l’Hôtel de la Monnaie, quai de Conti, et la transformation des locaux actuels en restaurant de poissons, Guy Savoy a ouvert début décembre avec le jeune chef Clément Leroy, une petite salle de dégustation d’huîtres rue Troyon, dotée d’un banc ouvert sur la rue. Jean-Michel Wilmotte a brillamment tiré parti du petit espace et installé une quinzaine de sièges. Les principaux fournisseurs sont Yvon Madec (Prat-Ar-Coum), David Hervé (Charentes), Joël Dupuch (Arcachon), la Maison Gillardeau et ses huîtres de Marennes-Oléron et Florent Tarbouriech (Etang de Thau). On passe à L’Huitrade à l’heure de l’apéro, avant d’aller au cinéma ou pour combler un petit creux avec une « Huître-Pain de seigle » ou devant une assiette de huit huîtres de crus ; on peut emporter son plateau ou sa bourriche. Avec un verre de vin blanc sélectionné par Sylvain et une formidable brioche pour conclure, l’addition se situe entre 28 € et 44 €.

Infos : 13, rue Troyon 75017 Paris.
Du mardi au samedi de 11h30 à 14h30 et de 18h30 à 22h30
Tél. : (0)1 44 09 95 85.
Voiturier – www.huitrade.fr

Un pâtissier surdoué : Monsieur Bleu

©Géraldin Martens

Héritage de l’Exposition de 1937, le Palais de Tokyo abrite depuis dix-huit mois un vaste restaurant en bord de Seine, dirigé par le jeune Gilles Malafosse, fils du patron du Flandrin, brasserie indémodable du haut-seizi.me. Son nom est un hommage inattendu au peintre monochrome Yves Klein. Les volumes imposants, face à la Tour Eiffel, ont été maîtrisés avec puissance et sobriété : glaces teintées, décors de Lalique, lustres imposants pour réduire l’échelle, meubles fonctionnels et confortables. Voilà un nouveau haut lieu parisien branché dont le succès, aux beaux jours, est assuré par une vaste terrasse (600 m.) et un bar central accueillant. La cuisine du jeune chef Benjamin Masson se veut accessible et gourmande. Salade niçoise au thon à peine snacké en saison, vitello tonnato ou encore poêlée de supions au chorizo, libèrent des saveurs tranchées. Le foie de veau épais succède au poulet fermier rôti. Concession à la mode d’outre-Atlantique, lobster rolls et burgers voisinent avec une assiette de grenouilles accompagnée d’un Mâcon Cruzille (Domaine Guillot-Broux) vif et racé. La (bonne) surprise finale est due au chef pâtissier Jeffrey Cagnes, dont le talent s’est épanoui aux côtés de Jean-François Piège, avec une tarte citron meringuée inversée délicatement acidulée, et une pavlova aux fruits rouges suave comme la danseuse qui l’inspira. L’accueil est désormais bien assuré et le service rondement mené, mais avec tact. C’est, à Paris, l’endroit qu’il faut voir… pour y être vu.

Infos : Carte : 40 – 60 €
20, avenue de New York. 75016 – Paris.
Tél. 01 47 20 90 47 – Ouvert tous les jours de 12h. à 2h.
Voiturier.