L’entretien des chaussures en daim
Le veau-velours au quotidien
Avant même que de parler de nettoyage, rappelons que même sans être tâché, le veau-velours justifie un entretien régulier, qui nécessite au moins une brosse spéciale et une bombe d’imperméabilisant. Au quotidien, on veillera d’abord à éviter de porter une paire de « daims » les jours de pluie, le veau-velours n’appréciant que modérément les bains. En cas d’averse inopportune, un coup de chiffon sec en rentrant pour évacuer le trop plein d’eau, avant de faire sécher les chaussures sur embauchoirs, puis de les brosser et les ré-imperméabiliser. Pas de chance : vous avez tâché vos belles chaussures. Plusieurs possibilités s’offrent à vous, fonction de la gravité de la tâche, c’est-à-dire de sa nature et de sa taille.
Un arsenal indispensable et accessible
Bonne nouvelle : les outils utiles pour vous sortir de ce mauvais pas sont peu nombreux, d’utilisation facile, et peu coûteux. A commencer par la brosse à daim, caractérisée par le dessin de sa sculpture de latex, qui ressemble à de grosses tagliatelles et évoque une structure alvéolaire. Cette brosse ne sert pas à supprimer d’éventuelles tâches mais à débarrasser la peausserie de l’excédent de poussière ramassé tout au long de la journée, et par conséquent à raviver la couleur de la peau. On la passe comme une brosse à poils traditionnelle. Elle permet notamment, avec les veaux-velours à poils longs, de choisir de redresser ou coucher le poil, et jouer ainsi des variations de couleur que cela autorise. Dans le même ordre d’idée, l’aérosol Daim est également d’une utilisation très facile. Son appellation est toujours très éloquente, par exemple « Daim-Nubuck, rafraîchit la couleur et assouplit » sur notre produit d’essai Famaco. Il est recommandé de le passer régulièrement, sans excès : l’idéal est un voile tous les 15 jours, pulvérisé à une trentaine de centimètres de la chaussure. Une opération que l’on effectuera si possible à l’extérieur (jardin ou balcon), ou dans un endroit adapté (cuisine). Teinté, le produit redonne du pigment et de la couleur, ce qui est u t i l e car le veau velours a toujours tendance à blanchir à l’usage. Il est disponible en beige, bordeaux, gris, bleu marine, marrons clair, moyen et foncé, et en noir. Le Velly Daim est disponible dans les mêmes teintes mais s’agissant d’un tampon applicateur, il est moins pratique à l’usage.
Un cran au-dessus se trouve la classique gomme à daim. Il s’agit d’un pain de gomme, plus compact que les gommes d’écolier, destiné à traiter les petites tâches. On l’utilise en partant du centre de la tâche et en s’en écartant avec un mouvement circulaire. Ne craignez pas de lustrer la peau en écrasant le poil : sauf choc violent (par exemple accrocher sa chaussure sous un bureau ou sous un fauteuil dans un transport en commun), le poil n’est pas assez écrasé pour coller et lustrer, et peut toujours être redressé.
Enfin, dans les cas plus graves, il conviendra d’utiliser de vrais produits de nettoyage. Grand spécialiste de la question, Famaco propose le VelVel, considéré par Mikael Benaroch, de Cordonnerie Duret, l’un des établissements parisiens les plus réputés pour l’entretien des chaussures haut de gamme, considère comme le meilleur produit du genre. Il s’agit d’un shampooing, livré avec son applicateur. Mikael Benaroch recommande d’appliquer généreusement le produit sur l’applicateur, et de savonner comme un linge. Une mousse
apparaît, c’est normal. On rince ensuite légèrement en passant une éponge humide, et on laisse sécher. Deux jours après, un coup de brosse et le tour est joué. On n’oubliera pas de protéger régulièrement ses veaux-velours au moyen d’une bombe imperméabilisante. Une application par mois en moyenne (pulvérisation à une trentaine de centimètres, ici aussi), à renouveler si les chaussures ont subi une averse : se reporter dans ce cas à notre passage « Le veau-velours au quotidien ».
Enfin, si vos produits et votre savoir-faire ne viennent pas à bout d’une tâche récalcitrante, il vous reste à déposer votre paire chez un spécialiste, qui lui appliquera un traitement professionnel nécessitant un matériel et des compétences plus avancés, et pourra dans la majorité des cas sauver vos chaussures. La disposition de cette pharmacopée parfaitement au point nous permettant aujourd’hui de ne plus hésiter à porter le veau velours dans les couleurs les plus délicates, admettons qu’il serait vraiment dommage de s’en priver !