Le British Style pour tous
Pas de Super150s Loro Piana ou Zegna ici, mais des laines de beau grammage servant des coupes typiquement britanniques, des détails qui emballeront les amateurs, et surtout des tarifs particulièrement contenus, qui permettent au plus grand nombre d’afficher une inclination pour le style Savile Row habituellement synonyme de dépenses conséquentes.
Ici on pratique la silhouette structurée : les épaules sont formées, le padding assumé ; on sent le poids de la veste, les pantalons ne sont pas les éternels négligés et affichent bas de 19 et tirettes côtés, et les costumes sont pour la plupart disponibles en deux ou trois pièces, assortis de gilets 6 boutons qui parachèvent des tableaux déjà bien séduisants.
Lorsque Hugues de Peyrelongue fonde la marque, il veut proposer une collection d’esprit britannique à des prix raisonnables : « Mon postulat de départ était : je suis cadre, j’aime les belles choses mais j’ai une femme et deux enfants et je ne peux pas me permettre de mettre 2000 euros dans un costume.
Je suis parti avec l’idée d’habiller celui qui se limite à 600 ou 700 euros mais qui veut du semi-traditionnel, un beau tissu, une coupe cintrée et de belles finitions ». De fait, les costumes Wicket sont effectivement facturés 560 euros, auxquels le client peut ajouter un gilet vendu 160 euros.
Mais au-delà de leurs prix placés, les fidèles de la maison viennent surtout y chercher des couleurs et des motifs typés et des finitions habituellement réservées aux fabrications bien plus coûteuses. Ainsi trouve-t-on ici de nombreux tissus à carreaux et carreaux fenêtres sobres mais originaux, comme des Prince de Galles à contre-carreaux très fondus mais aussi et surtout plusieurs tissus aux carreaux foncés (noir sur bleu, par exemple) alors que l’habitude est à l’inverse (carreaux plus clairs que le fond).
Toutes les vestes présentent également ce twist particulier recherché par tous ceux qui aiment les beaux vêtements : feutrines de cols coordonnées aux doublures, passepoils de poches, doubles fentes dos de 29 cm, pans lestés de petits plombs pour assurer le tombé, poches inclinées à rabats, doublures imprimées aux motifs divers (mention particulière pour les mappemondes fondues), renforts d’aisselles (comme les pratique Kiton)… Un niveau de finition de base plus que satisfaisant, qui peut être complété, sur certaines vestes, de coudières en nubuck, ou de fils de boutonnières de manches de couleur. « Nous n’avons pas voulu faire des boutonnières de couleur comme cela s’est beaucoup vu ces derniers temps, explique Peyrelongue : nous n’avons fait que les fils de boutons de couleur, ce qui est réversible ». Bien vu.
Pour accessoiriser ses costumes, la maison propose toute une sélection de pantalons en velours mille raies disponibles dans une variété de teintes réjouissante : violet, rouge, framboise, fushia, bleu de Prusse… « Nous tenons à proposer avec toutes nos vestes sport une offre classique et une offre excentrique, précise-t-il encore : sur chaque veste il y a la possibilité de prendre un pantalon coordonné dans une couleur sobre, kaki, brun ou beige, ou au contraire de partir sur des velours colorés dans toutes les couleurs vives.
Du coup le plaisir est renouvelé, parce que le client va porter son costume en trois pièces, puis il portera le gilet seul avec une veste coordonnée, puis avec un pantalon flashy le jour où il voudra se lâcher ». D’autres accessoires comme des pulls col roulé ou des bretelles de couleur permettent de compléter les tenues.
Nous aurons l’occasion de revenir sur la collection Wicket, qui permet de se faire plaisir à moindres frais et de multiplier les looks en revisitant un esprit british que l’on retrouve jusque dans le nom de la marque, qui désigne le point marqué dans une partie de cricket, sport insulaire s’il en est – indeed !