Jaguar C-X16 : Elégance, performances et écologie
Hier cartes de visite du savoir-faire des marques qui les présentaient, les concept-cars sont aujourd’hui devenus le moyen pour les constructeurs de montrer la voie de ce que pourraient être leurs futurs modèles, et de plus en plus souvent de tester un projet auprès de la clientèle. C’est le cas du C-X16, petit coupé Jaguar présenté le 13 septembre en ouverture du salon de Francfort. Petit par la taille (4,44 mètres : le visionnaire responsable du design Jaguar Ian Callum aura finalement fini par avoir le « petit XK » qu’il appelait de ses vœux), mais grand par son style et sa technologie, il préfigure précisément une petite merveille destinée à être commercialisée fin 2012.
Si la ligne générale et les ailes arrière galbées s’inscrivent dans la lignée de l’actuel coupé XK, toute la face avant, avec sa calandre caractéristique encadrée d’ouïes d’aération verticales, est empruntée au concept-car C-X75 et concourt à renforcer l’agressivité du modèle. Dire que celui-ci a belle allure est un euphémisme. Mais c’est pourtant sous sa robe que la belle cache son plus grand trésor : une mécanique hybride performante dotée d’un plus hérité de la compétition et appelé à faire parler de lui. La première repose sur un nouveau moteur V6 3.0 litres compressé (la gamme Jaguar propose aujourd’hui un V6 3.0 atmosphérique et un V8 5.0 litres compressé) doublé d’un moteur électrique. Aux 380 ch du premier s’ajoutent les 70 du second pour donner au bout du compte une puissance maxi plus que respectable de 450 ch. Assez pour propulser les 1600 kg de la voiture à 300 km/h et lui permettre des accélérations canon (4,4 sec. au 0 à 100 km/h). Il est associé à la nouvelle boîte auto 8 rapports adoptée ce mois-ci par la berline XF.
Le plus consiste en l’adaptation sur une voiture de tourisme du fameux Kers des Formule 1. Ce système de récupération d’énergie cinétique emmagazine l’énergie lors des freinages selon un principe comparable à celui des voitures à friction de notre enfance, pour permettre un surplus d’accélération sans surcroît de consommation. Jaguar l’a adapté à la route en collaboration avec l’écurie Williams F1. Triple avantage : meilleure accélération, baisse de consommation (6,9 litres/100 km en usage mixte) et réduction des émissions (165 g/km). La panacée ? On n’en est vraiment pas loin, en tout cas. Pour couronner le tout, Jaguar dote sa petite dernière d’un habitacle tout aussi séduisant. Si la version définitive se révèle conforme – ou à tout le moins très proche –
du prototype présenté à Francfort, la concurrence a du mouron à se faire.
L’élégance dans l’ADN de la marque
Si l’élégance a toujours fait partie du patrimoine de la marque de Coventry, elle s’est imposée comme l’un des fondamentaux de Jaguar au tout début des années 60. Depuis lors les Jaguar ont toutes été des modèles d’élégance, de confort et de distinction, de la Mk II de 1959 à l’actuelle XJ en passant par les quatre générations XJ précédentes et de la Type E de 1961 à l’actuelle XK en passant par les XJS et XK8, sans oublier le rare (8400 exemplaires entre 1976 et 1978) XJC. Mais les connaisseurs retiendront surtout les modèles d’exception, comme l’unique XJ13 (1966) et la sculpturale XJ220 (1992), peut-être la plus élégante – car indiscutablement la plus fluide supercar jamais produite.