Infrastructure de luxe sur l’ile de Marlon Brando
L'acteur américain, mort en 2004, était fasciné par la Polynésie, où il avait tourné l'un de ses films, Les révoltés du Bounty(1962). Il avait acheté l'atoll de Tetiaroa, au nord de Tahiti, et y avait bâti un petit hôtel, qui a depuis été fermé. La société Tahiti Beachcomber loue les 78 hectares du motu (îlot, en tahitien) Onetahi aux héritiers de Marlon Brando. Selon cette société spécialisée dans l'hôtellerie haut de gamme, le Brando sera un hôtel "100% écolo", comme le souhaitait l'acteur. La climatisation, par exemple, sera assurée par un procédé déjà éprouvé dans un autre hôtel du groupe, à Bora Bora : le SWAC (See Water Air Conditioning).
Le principe est de puiser de l'eau de mer à un peu plus de 900 mètres de profondeur pour la remonter à la surface. La température basse de ces eaux profondes (4 °C) permet de refroidir un autre circuit d'eau en surface, avec un impact très faible sur l'environnement.
En dehors de la climatisation, les besoins énergétiques de l'hôtel seront couverts par des centaines de panneaux solaires et par un groupe électrogène fonctionnant à l'huile de noix de coco, produite en Polynésie.
Un osmoseur permettra de disposer d'eau potable, et les déchets seront réacheminés vers Tahiti, principale île de la Polynésie française.
"Dans la construction, on prend des aitos, qui sont des espèces invasives qui prennent le dessus sur la végétation endémique, on prend aussi du bois de forêt d'origine certifiée, renouvelée durablement", a souligné à l'AFP Laurent Darcy, directeur en charge des projets spéciaux du groupe Pacific Beachcomber, dont la société Tahiti Beachcomber est une émanation.
Chef étoilé et recherche scientifique
"On s'interdit le recours à certains matériaux, comme des colles ou des solvants, on est en autonomie énergétique : tout cela est fait pour avoir un impact sur l'environnement très minimal", a assuré M. Darcy.
Depuis deux ans, l'atoll s'est peuplé de quelques 300 ouvriers, qui devraient achever l'hôtel à la fin du premier semestre 2014.Il pourrait ouvrir en mai pour une phase de test et accueillir ses premiers clients en juillet.Ils devront débourser 3 000 euros par nuit pour une "villa", un bungalow de grand luxe équipé d'une piscine, d'une baignoire en terrasse et d'une vue sur un lagon turquoise.Ceux qui viennent en famille préféreront sans doute les villas à plusieurs chambres, dont la plus grande sera proposée à environ 8 000 euros la nuit. À ce prix-là, tout est inclus, des excursions avec guides naturalistes jusqu'aux repas gastronomiques proposés par le chef trois étoiles Guy Martin, qui tient Le Grand Véfour à Paris.
Pour acheminer ces touristes fortunés sur l'atoll depuis Tahiti, une nouvelle compagnie, Air Tetiaroa, va acquérir deux petits avions de neuf places : des Britten-Norman 2T, qui feront le trajet en 20 minutes.Cette ouverture offrira un bol d'air frais au tourisme polynésien, qui peine à redécoller après dix ans de crise. Même s'il ne pourra pas accueillir plus d'une centaine de touristes, le Brando emploiera environ 160 personnes.
Source : AFP