Hartwood, classique with a twist
L’histoire d’Hartwood remonte à 1985. A l’époque, Dominique Guindon officie comme tailleur dans une maison qui travaille régulièrement avec les costumiers du cinéma. Et il participe précisément, cette année-là, à la préparation des costumes pour une grosse production américaine, avec l’un des principaux costumiers d’Hollywood : M. Atwood. C’est aussi l’année où il a décidé de voler de ses propres ailes en ouvrant sa propre boutique. Mais quel nom lui donner ? Il cherche d’abord une marque à consonance française. Las : les marques sont déposées dans tous les sens et tous les domaines à l’INPI, impossible de trouver un nom séduisant qui ne soit pas déjà bloqué. L’idée d’Atwood s’impose comme une évidence, le patronyme étant pourvu d’un H et d’un R pour le rendre plus doux à l’oreille ; Hartwood est né.
La maison débute sur la seule activité mesure, une petite ligne de prêt-à-porter d’appoint (pour les prix d’appel) venant vite rejoindre et compléter l’activité tailleur. Vingt-trois ans plus tard, rien n’a changé fondamentalement : la partie principale de l’activité d’Hartwood reste une mesure accessible en prix, les collections prêtes à porter représentant toujours une vitrine de l’esprit de la maison, avec ses lignes structurées et près du corps.
Dans l’intervalle l’évolution de la partie confection s’est faite naturellement, afin de répondre aux désirs des clients : les costumes d’abord, les vestes sport ensuite, puis les chemises et, avec elles, les cravates. Pour ces deux dernières spécialités, la démarche est inverse de celle des grosses pièces : c’est pour répondre aux attentes de ses clients les plus pointus que Dominique Guindon développe plus récemment un service de chemises et cravates à façon. La boucle est bouclée.
Aujourd’hui comme hier, la maison a choisi de limiter son choix d’étoffes aux deux plus grands tisseurs italiens : Loro Piana et Ermenegildo Zegna. Bien sûr il pourrait proposer une offre plus large : Holland & Sherry et Schoffield en Angleterre, Dormeuil en France, Scabal en Belgique… Il balaie cette perspective d’un revers de main : avec Loro Piana et Zegna il propose déjà quelques 600 tissus de tous types, et estime le choix suffisant. Dont acte.
On ne trouve pas chez Hartwood de signature maison, comme l’épaule Cifonelli ou le cran tailleur Smalto, mais une silhouette actuelle, assez près du corps, des coupes à un, deux ou trois boutons, quatre lignes d’épaule (la référence maison étant la napolitaine) et surtout deux fentes dos très généreuses – jusqu’à 30 centimètres : une figure de style très dandy. Evidemment, celui qui tient à se limiter à des fentes de 18 ou 20 étriquées à souhait peut en passer commande…
Au-delà de ces spécificités produit, la principale caractéristique de Hartwood demeure une politique de prix serrés : on comptera 1200 euros pour un costume en Super 130 Loro Piana, 1800 euros pour une mesure dans le même tissu, 135 à 185 euros pour une chemise (coupe tendance, avec corps cintré et choix de 6 cols, jusqu’à 9 cm) et 95 euros pour une cravate en soie anglaise tissée et colorée exclusivement pour la maison, et fabriquée en France. Ce qui donne au moins quatre bonnes raisons de visiter la maison avant votre prochain achat.