Nous avons appris avec tristesse la disparition de Francesco Smalto, tailleur visionnaire qui habilla dans les années 70 et 80 les hommes les plus élégants de la planète. Le couturier s’est éteint pendant son sommeil dans sa suite de l’hôtel La Mamounia, à Marrakech. Il avait 87 ans.

Dès la création de sa maison en 1962, Francesco Smalto impose aux hommes une allure et un style uniques. La silhouette près du corps, l’épaule roulée en cigarette, le cran de revers dit parisien dessiné à l’équerre, sont autant des traits caractéristiques d’un style qui marqua profondément son époque… et qui imprime toujours sa marque dans la mesure et le prêt-à-porter masculins.
 
Entrepreneur inspiré, il étend son activité tailleur et fonde les bases d’un prêt à porter dont le style et la qualité sont directement inspirés de la mesure.

Il cède son entreprise et se retire en 2001. Son héritage est perpétué par les tailleurs et les ouvriers de la maison dont plus de la moitié, aujourd’hui encore, ont travaillé directement sous ses ordres et se font un honneur de reproduire ses techniques et son exigence du moindre détail.
Recrutée et formée par le Maître, la Directrice Artistique Youn Chong Bak salue sa mémoire avec émotion et se souvient de sa bienveillante attention : « Ses compliments renouvelés à chaque collection et ses simples mots d’encouragement à chaque rencontre ont forgé mon respect pour le maître et la personne extraordinaire qu’il était ». Perpétuant son esprit, elle crée et recrée un homme Smalto “ à la fois élégant et capable de concilier virilité, mystère et sensibilité.”
Honorée en 2012 par le prestigieux label d’ « Entreprise du Patrimoine Vivant », la maison qu’il a fondée reste « un assemblage unique et subtil de qualité, de style et de création, qui se fonde sur son histoire mais se crée au quotidien », précise Bernard Flobert, président de la maison.  
 
Françoise Sagan disait de lui : « C’est un de ces rares hommes qui peuvent mêler le luxe et la sobriété, le quotidien et l’éclat. C’est un artisan et un seigneur ». Une belle épitaphe.
A sa famille adressons nos plus sincères condoléances.