Ferrari – Lamborghini : cinquante ans de rivalité au plus haut niveau
La FF, première Ferrari à quatre roues motrices
Voilà le break de chasse le plus rapide du monde. Enterrée, l’Aston Martin Shooting break des années 80. Après la California (coupé-cabriolet) et la 458 (berlinette), la toute dernière Ferrari parvient elle aussi à bouleverser sa catégorie – et de quelle manière ! L’engin ne se contente pas d’offrir quatre places et un coffre modulable (jusqu’à 800 litres), il fait la révolution à Maranello en proposant quatre roues motrices pour la première fois de l’histoire de la marque. Et pour faire bonne mesure, il renonce au différentiel habituel pour adopter deux boîtes de vitesses distinctes : une première à sept rapports et une seconde à deux rapports seulement, qui entraînera les seules roues avant jusqu’en quatrième. Autrement dit, la FF est une intégrale jusqu’à 204 km/h maxi, et redevient une propulsion ensuite. Jusqu’à 335 km/h, sa vitesse maxi (chère madame Perrichon, si vous nous lisez, soyez gentille : passez ces pages et allez déballer vos stupidités ailleurs). Le couple camionesque (500 Nm à 1000 trs !!!) et les suspensions électromagnétiques se jouent avec le même bonheur d’une utilisation toute en douceur que d’une chevauchée fantastique.
L’Aventador comme un avion furtif
Vue de l’extérieur, la dernière Lamborghini ressemble à un avion furtif dépourvu d’ailes. Taillé à la serpe, son dessin évoque sérieusement la supercar Reventon. Mais sous la carrosserie, c’est à la Formule1 que l’Aventador emprunte sa cellule monocoque en carbone. Avec à la clé une augmentation de rigidité et un gain de poids substantiels par rapport à son aînée la Murcielago. 150% d’un côté, 120 kg de l’autre, excusez du peu. L’habitacle, c’est clair, penche plutôt du côté du jet. Surtout avec le contact caché sous une petite trappe rouge façon bouton de tir, au centre de la console. Grosse impression pour les passagers ! Et il est vrai que les 700 ch du V12 6,5 litres délivrent des accélérations plus proches du jet sous post-combustion que de la berline de papa. 2,9 secondes pour tomber le 0 à 100, 19,5 secondes pour le 1000 DA ( !!! ) et 350 km/h, cela calme… La horde sauvage est passée à la route via une boîte robotisée à 7 rapports.
Bestiale, monstrueuse et carrément extraordinaire, l’Aventador est loin d’offrir le confort et surtout la polyvalence de la FF. Mais elle permet peut-être à Enzo et Ferruccio, là où ils sont, de se livrer à un nouveau bras de fer. Vertige céleste…
La FF en deux mots :
V12 6262 cm3, 660 ch/8000 trs, 683 Nm/6000 trs, conso moy. : 16 l/100 km, vit. maxi 335 km/h, 261.517 euros
L’Aventador en deux mots :
V12 6498 cm3, 700 ch/8250 trs, 690 Nm/6500 trs, conso moy. : 17,5 l/100 km, vit. maxi 350 km/h, 314.548 euros
La plus belle berline du monde ?
C’est peut-être la plus belle berline du monde. Certes moins fine que l’ancienne Mercedes CLS et beaucoup plus habitable que l’Aston Rapide, la Maserati Quattroporte est une véritable sculpture roulante. Et son habitacle est à l’avenant. Quant à son moteur, il est directement emprunté à Ferrari. Est-il nécessaire d’en dire plus ?
Elle est flanquée depuis cinq ans du grand coupé 4 places Grand Turismo, tout aussi somptueux, créé pour le marché américain (4,88 mètres). Sous son capot, le même V8 400/440 ch que la Quattroporte lui confère des performances de haute volée (285 km/h, 23 secondes au 1000 DA). Extrêmement agressif tout en restant élégant – une gageure ! – son design nous renvoie aux grandes créations des carrossiers italiens des années 60 : Mamma mia !… Depuis l’année dernière, le Gran Turismo est disponible en version cabriolet, baptisée Gran Cabrio (notre photo), avec laquelle il ose des mariages de couleurs (carrosserie, sellerie, capote) irrésistibles. Bonne nouvelle à l’heure où nous bouclons ce numéro : nous apprenons que la future Quattroporte, annoncée pour fin 2012, affichera une partie avant, optiques et calandre compris, très proche du coupé-cabriolet. Encore un an à attendre…