L’expérience commence dès l’arrivée devant le Grand Palais, avec une étonnante sculpture de brume de Fujiko Nakaya. Le soir venu, les reflets des projecteurs dans la brume vaporisée créent une atmosphère mystérieuse et engageante…

A l’intérieur, le parcours chronologique débute à l’envers : on commence par l’art contemporain et on termine par les précurseurs du début du XXe siècle : Calder, Vasarely, Delaunay… Démarre ensuite une expérience sensorielle très immersive, avec des œuvres expérimentées par un public amusé et surpris..

Les miroirs convexes d’Anish Kapoor nous donnent un reflet à la fois drôle et déroutant de nous-mêmes. On retrouvera l’illusion des miroirs dans l’exposition avec Jeppe Hein (Rotating Labyrinth) et le parcours de miroirs convexes de Yayoi Kusama.

Ne manquez pas l’installation Bluette de l’artiste belge Ann Veronica Janssens à couper le souffle. La simple projection de lumière blanche en étoile sur du gaz bleuté donne naissance à une créature ambivalente et fascinante, mi animal – mi plante : impossible de la quitter du regard. L’artiste est confondante de vérité quand elle met en avant le caractère fugitif, éphémère et instable de notre perception.  Une étoile des airs lumineuse et fugitive…

L’illusion visuelle est aussi au cœur de l’œuvre Prisme de couleurs de Nicolas Shöffer. Dans une salle plongée dans la pénombre, on avance à tâtons vers un précipice, un puits sans fin qui est en fait un kaléidoscope. Soudain, les lumières s’allument et sont multipliées par une multitude de miroirs réfléchissants, et l’installation se transforme en un mur infini de lumières colorées.

Dan Flavin brille comme toujours avec ses sculptures lumineuses : on est ébloui par son mur de néon vert Untitled. François Morellet nous étonne à nouveau avec ses formes composées de trames métalliques offrant une multitude de possibilités au regard. Dans l’escalier monumental, le mobile de Xavier Veilhan invite à la contemplation.

Les regards et les sourires en disent long sur le plaisir éprouvé par le public à expérimenter des installations aux multiples possibilités sensorielles. On passe et repasse entre les filets de caoutchouc du Pénétrable bleu de Jesús Rafael Soto, on reste absorbé par les installations de Julio Le Parc, et l’on s’oublie un peu dans ce parcours ludique et unique. L’illusion narcotique sans aucune substance : très recommandable !…

Auteur : Waheb Lekhal, Président de Culture First

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