Exception Culturelle
Produite à cent exemplaires, la Morgan Aeromax s’impose comme une voiture définitivement dandy.
Comment une voiture peut-elle mériter l’adjectif dandy ? En étant élégante bien sûr, condition sine qua non, mais aussi en véhiculant une certaine image de l’automobile et de son constructeur, du raffinement également, en réservant à l’intérieur un luxe authentique et non d’esbroufe, enfin en exaltant un zeste d’exclusivité. Fleuron de la seule maison automobile produisant l’évolution d’un modèle créé en 1936, l’Aeromax réunit toutes les qualités pour s’imposer comme Voiture Dandy de l’année.
« La Morgan, ce sont des images de la campagne anglaise,
la victoire du charme sur la rigueur, c’est la délicatesse et le byzantinisme
de David Niven et John Steed »
La Morgan est plus que jamais de son temps. A l’heure où les pouvoirs publics traquent le moindre excès de vitesse avec plus de zèle que la petite délinquance, elle n’incite qu’à profiter d’une voiture alliant le charme d’hier avec la fiabilité d’aujourd’hui. Incomparables à ceux des grandes limousines allemandes, son confort et son insonorisation suscitent une conduite détendue à des allures raisonnables.
Inchangée depuis près de 65 ans, la ligne de son modèle classique fait partie de notre inconscient collectif. La Morgan, c’est le roadster britannique dans toute sa splendeur, ce sont des images de campagne anglaise, c’est la victoire du charme sur la rigueur, de la passion sur la raison, celle du petit constructeur indépendant sur les grands conglomérats industriels, c’est la délicatesse élégante et le byzantinisme d’un John Steed ou d’un David Niven (même si ni l’un ni l’autre n’en ont jamais conduit au cinéma), c’est… un cas rigoureusement unique dans l’histoire de l’automobile.
Si le modèle quatre cylindres (4/4) a traversé les époques, le V8 Rover a cédé la place au V6 Ford en 2004, troquant la noblesse erratique d’hier pour l’efficience fiable d’aujourd’hui.
Morgan se réinvente en 2000 avec la spectaculaire Aéro 8, dotée d’un puissant V8 BMW. Sculpture moderne teintée de classicisme, la voiture réussit la prouesse de paraître une actualisation du modèle Traditionnel alors que tout en elle est nouveau. Sous la direction de Charles Morgan, la maison tient compte des réactions de ses clients et fait rapidement évoluer la voiture, jugée insuffisamment large pour deux passagers chaudement vêtus et agrandit rapidement l’habitacle (+10 cm dès 2006 ! ), adopte les premiers airbags de l’histoire de la marque et repense la capote antédiluvienne des premiers modèles.
Aujourd’hui comme hier la conduite d’une Morgan reste une expérience unique en son genre. La voiture se conduit jambes tendues et bras repliés et ménage un confort qu’il sera indulgent de qualifier suffisant : s’il l’est effectivement sur un revêtement façon billard, il s’altère nettement lorsque la chaussée se dégrade. Si dans ces conditions le châssis ne craque plus comme un vieil accastillage, il continue de mettre le dos à rude épreuve. En cela les Morgan apparaissent aujourd’hui comme des voitures merveilleusement adaptées à notre époque car dispensant un plaisir unique sans inciter à la vitesse.
Exceptionnelle Aeromax
C’est en 2008 que Morgan lance la production de l’Aeromax présentée comme concept car au Salon de Genève 2005. Comme quelques autres merveilles avant elle (Jaguar XJ220, Rolls Royce Drophead…), la voiture est à l’origine destinée à demeurer un exemplaire unique. Il s’agit d’une commande spéciale développée et réalisée à la demande d’un banquier suisse. Mais l’engouement qu’elle suscite est tel que le constructeur décide une production confidentielle : cent exemplaires en seront fabriqués en 2008 et 2009, attribués en fonction du principe FIFO (first in, first out : premier acheteur, premier servi) attribuant les modèles aux clients les plus rapides. En 48 heures, Morgan comptabilise 170 bons de commande assortis d’un chèque d’acompte. Contrairement au concept car, entièrement réalisé à la main, les modèles de l’édition limitée utiliseront un procédé exclusif d’étirement à chaud pour leur carrosserie en aluminium. Afin que chaque modèle soit unique, Malvern Link propose un choix de 25.000 ( ! ) couleurs pour la carrosserie, et 5000 pour le cuir intérieur. Ainsi les cent Aeromax sont-elles autant de voitures sur mesures.
Le dessin imaginé par Matthew Humphries dérive de l’Aéro 8 pour sa partie avant et évoque, pour la partie arrière, la Bugatti Atalante : on peut rêver pire inspiration. Un profil et un trois quarts arrière très typé années 30 qui ne peuvent laisser aucun amateur indifférent.
Vendue 137.500 euros HT (soit 164.450 sur le marché français) l’Aeromax se négocie, lorsqu’il s’en trouve une proposée sur le marché, aux environs de 180.000 euros.
Aeromax SuperSports
Lancée pour commémorer le centenaire de la marque, l’Aero SuperSports est une version découvrable – et quelque peu édulcorée – de l’Aeromax. Elle aussi dotée du V8 4,8 litres BMW 367 ch mais produite pour sa part à 200 exemplaires, l’Aero SuperSports est vendue 140.000 euros. Bonne nouvelle : alors que les cent exemplaires de l’Aeromax ont été immédiatement accaparés par les collectionneurs du monde entier, quelques SuperSports restent encore disponibles chez les importateurs Morgan.
Morgan France : 38, rue Brunel – 75017 Paris – Tèl. 01 58 05 35 40 – www.morganfrance.com
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En deux mots :
Moteur V8 BMW
Cylindrée 4799 cm3
Puiss. 377 ch / 6300 trs
Couple maxi 501 Nm / 3600 trs
Transm. bv 6
Dim. 4,12 / 1,77 / 1,20 m
Poids 1050 kg
0 à 100 km/h 4,2 sec.
Vit. maxi 275 km/h
Conso mixte 7,9 l./100 km