Elégant, audacieux, raffiné…
C’est au XVIIème siècle que l’on voit apparaître les premiers boutons de manchettes, qui remplacent alors de façon très moderne les rubans et dentelles qui retenaient avant eux les manches de façon élégante. Les pièces les plus anciennes qui soient parvenues jusqu’à nous sont constituées de deux éléments d’or ou d’argent reliés par une petite chaînette. Il faudra attendre la révolution industrielle de la fin du XIXème siècle pour le voir évoluer de façon significative, en même temps que la chemise conquiert de son côté ses lettres de noblesse. A une époque où chaque Français, loin s’en faut, ne possède pas une chemise, seuls les bourgeois, les banquiers et les hommes d’affaires installés arborent des modèles pourvus de poignets mousquetaire, signe de réussite sociale et financière, et portent des boutons de manchettes.
C’est également au XIXème siècle que le bouton de manchette adopte le patin basculant en lieu et place de la chaînette. Les années 1900 le verront épouser les grandes tendances de ses différentes époques durant les trois premiers quarts du siècle, jusqu’à ce que l’évolution sociale des années 70, pressée de balayer les attributs du passé, lui préfère les boutons de plastique pour adopter et porter aussi haut que possible les couleurs d’une médiocrité uniformisée. Presque ringard dans les années 80, il opère un retour durant la décennie suivante en inaugurant un esprit nouveau, plus fantaisie et désinvolte que celui de ses aînés, mais néanmoins présent : avec les années 90 la chemise à poignets mousquetaire fait son come-back et ne quittera plus la scène. Alors que la mode s’emballe et se renouvelle à un rythme accéléré, désormais interprété par les plus grands créateurs il s’impose comme un accessoire de mode indispensable et acquiert une nouvelle légitimité.
Le voici désormais adopté par toutes les populations, âges et même sexes confondus. On porte aujourd’hui le bouton de manchette façon clin d’oeil (un Mickey, des touches d’ordinateur, une boule de billard…), dandy style (l’infinité de couleurs et de mariages de couleurs offerte par les pièces en passementerie, de surcroît très abordables) ou encore comme un signe extérieur de richesse, en métal précieux et empierré.
On notera pour finir que le patin à bascule évoqué plus haut constitue une faute pour les amateurs et les collectionneurs, qui lui préfèrent tous les autres types d’attaches : liens, chaînettes, petites boules… tout sauf le fameux petit cylindre !