Dandy 37
De l’élégance
L’élégance… Presqu’une question existentielle puisque l’on parle aussi bien de celle du cœur que de celles des sentiments ou d’un comportement. Le contenu de Dandy s’attache à en recouvrir les différentes acceptions, de l’art de vivre à celui de se vêtir, qui d’ailleurs se recoupent à loisir. Elégance d’un geste, d’une œuvre, d’une vie. Elégance d’une coupe, dans le formel comme dans la décontraction. Elégance d’être et non de paraître.
L’élégance reste simple et mystérieuse.
Au seuil de l’automne l’élégance du corps est un confort en couleurs feuilles de saison, jours nonchalants devant un feu de bois, promenade en campagne à fouler les bogues des châtaignes.
L’élégance des uns ne fait pas le bonheur des autres. S’habiller, sortir, regarder, écouter, faire et dire, autant de chemins suggérés par ce numéro. L’élégance est une démarche de l’esprit, très personnelle, peu de choses suffisent à embellir un quotidien assourdissant de petitesses, de nouvelles criées ici et là, au vent mauvais. Toujours de bon ton, parfois un rien excessive, l’élégance est une idée nouvelle dans un monde déroutant.
La contemplation demeure l’une de ses formes ultimes : quelques pierres déposées sur un ensemble de mousses, un regard bienveillant, une coupe discrète, l’esprit doux et le timbre de voix ajusté; il faudrait écrire un petit bréviaire de l’élégance par thèmes de vie, éloigner l’inutile. L’élégance est dépouillement.
Images d’attelage au raffinement méconnu, jardin secret des maisons de Newport, mais aussi Paul Raynaud à l’élégance affirmée, quelques suggestions d’évasion de la Haute-Loire à Miami, Ozu cinéaste d’une rare élégance, le couple convenu mais toujours si séduisant de l’automobile et de l’élégance, Ralph Lauren ou l’élégance patricienne américaine; laissez-vous entraîner…
Yves Denis