CALDER-PICASSO, expo de deux maîtres du modernisme du XXe siècle
Calder-Picasso sera la première exposition en Espagne à explorer les résonances créatives entre deux maîtres du modernisme du XXe siècle du 24 sept. 2019 au 2 fév. 2020 : L’artiste américain Alexander Calder (1898-1976) et Pablo Picasso (1881-1973), né à Malaga.
Cette nouvelle rencontre propose un dialogue entre Calder-Picasso autour de l’exploration du vide – ou de l’absence d’espace – que les deux artistes ont défini dans leurs œuvres.
L’exposition est organisée par Alexander S. C. Rower et Bernard Ruiz-Picasso, petits-fils de Calder et de Picasso, respectivement, en partenariat avec la Fondation Calder de New York et la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte (FABA), et coproduite par le Museo Picasso Málaga et le Musée national Picasso-Paris.
L’exposition est parrainée par la Fundación Unicaja et bénéficie de la collaboration d’Erco.
Alexander Calder et Pablo Picasso – deux des figures les plus marquantes de l’art du XXe siècle – ont innové des façons entièrement nouvelles de percevoir de grands thèmes. Alors que les résonances entre eux sont remplies de possibilités infinies, un lien clé se trouve précisément dans leur exploration du vide, ou de l’absence d’espace, que les deux artistes ont défini de la figure à l’abstraction.
Calder-Picasso sont tous deux nés à la fin du XIXe siècle et leurs pères respectifs étaient des artistes de formation classique. Ils ont quitté leur pays d’origine et sont partis travailler en France, où ils se sont constamment réinventés, détruisant leurs propres précédents et ceux des autres, et renouvelant l’art de leur temps, ainsi que notre façon de le percevoir. Bien qu’il y ait certains parallèles et synergies dans le travail de ces deux icônes du modernisme, elles ne sont jamais venues partager leurs idées artistiques, au-delà d’un intérêt mutuel pour les spectacles populaires tels que le cirque.
Leurs rencontres personnelles au cours de leur vie ont également été rares et espacées. Ils se rencontrent en 1931, lorsque Calder présente sa première exposition de sculptures non objectives à la Galerie Percier à Paris ; Picasso arrive avant le vernissage pour se présenter à Calder et passer du temps avec ses œuvres radicalement nouvelles. Leurs chemins se croisent à nouveau en juillet 1937, dans le pavillon espagnol de l’Exposition Internationale de Paris, où la Fontaine de Mercure de Calder est installée devant le Guernica de Picasso. Pablo Picasso et Alexander Calder devinrent tous deux des célébrités et des référents pour leur génération : le Museum of Modern Art de New York donna une rétrospective de Picasso en 1940, et celle de Calder en 1943. Leurs œuvres ont également été exposées à la Biennale de São Paulo en 1953, et les deux artistes ont passé des commandes pour l’UNESCO en 1958.
Le vide et le non-espace
Calder-Picasso ont voulu présenter ou représenter le non-espace, soit en donnant une définition à une soustraction de masse, comme dans la sculpture de Calder, soit en exprimant des contorsions du temps, comme dans les portraits de Picasso. Calder a extériorisé le vide par la curiosité et l’expansion intellectuelle, en engageant des forces invisibles d’une manière qui remet en question les limitations dimensionnelles, ou ce qu’il a appelé « grandeur-immense ». Picasso a personnalisé l’exploration en se concentrant sur l’intérieur émotionnel. Il s’est introduit à l’intérieur de chaque personnage et a effondré l’espace interpersonnel entre l’auteur et le sujet.
Calder était un artiste prolifique qui a défié l’espace euclidien conventionnel, allant au-delà des trois dimensions classiques de hauteur, de largeur et de profondeur en explorant la quatrième dimension du temps. Ses sculptures figuratives en fil de fer, définies par la critique en 1929 comme des « dessins dans l’espace », délimitent des volumes transparents, qui font écho aux ombres qu’elles projettent sur le mur. La composition de ses mobiles non objectifs est infiniment variable, activée par les caprices de la nature, brouillant les frontières entre peinture, sculpture et chorégraphie et dynamisant l’espace de manière imprévisible. Grâce à la puissance planaire de ses stabilisateurs monumentaux, Calder a réinitialisé la relation traditionnelle entre volume et vide.
Pour l’infatigable Picasso, le vide s’est exprimé comme une urgence créatrice, née de sa conscience de la mortalité. Dans ses dessins, ses peintures et ses sculptures, on retrouve le même principe de création d’une figure en y ajoutant des formes organiques et une façon inattendue de manipuler le volume à l’intérieur de la toile. En simplifiant ou en purifiant la solidité d’une figure, Picasso a eu accès à la vérité du modèle.
L’exposition Calder-Picasso est organisée en partenariat avec la Fondation Calder, New York et la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte (FABA). Il est produit conjointement par le Musée Picasso Málaga, où il sera présenté du 24 septembre 2019 au 2 février 2020, et le Musée national Picasso-Paris, où il sera présenté du 19 février au 25 août 2019. L’exposition est organisée conjointement par Alexander S. C. Rower, président de la Calder Foundation, New York ; Bernard Ruiz-Picasso, co-président de FABA ; Claire Garnier et Emilia Philippot, Musée national Picasso-Paris ; et José Lebrero, Museo Picasso Málaga, où environ 100 œuvres seront présentées.