Caban vs duffle-coat
Ce sont deux basiques de notre vestiaire. Différents dans la forme, le caban et le duffle-coat partagent deux points communs : leur qualité de manteaux casual style et la matière dont ils sont faits : le drap de laine. Aussi nous a-t-il paru utile, avant de nous pencher sur les caractéristiques des deux premiers, de revenir un instant sur le troisième.
Tous deux sont issus de la Marine, qui les a vu naître aux XVIIIème et XIXème siècles, tous deux sont de grands classiques, tous deux sont indifféremment portés par hommes, femmes et enfants, et tous deux enfin se distinguent des autres manteaux par le drap de laine épais qu’ils utilisent. Mais tout d’abord, qu’est-ce que le drap de laine ? On le cite souvent, mais qui peut le définir précisément ?
Son histoire s’éclaire à celle de la laine elle-même. Si les historiens et les archéologues ont retrouvé des traces de celle-ci à l’âge du Bronze, soit 1600 à 1500 ans avant Jésus Christ, ce n’est qu’à partir du XIIème siècle qu’on la voit se développer en Europe, en Flandres d’abord et en Italie du Nord un siècle plus tard. A cette époque les marchands des Flandres, des villes d’Italie, de Champagne, de Picardie, de Suisse, d’Espagne et d’Allemagne, se retrouvent sur les foires de Champagne pour faire commerce. Déjà Bruxelles s’est spécialisée dans la production de laine de grand luxe parce que Jean 1er de Brabant, fils d’Henri III, et sa cour, y élisent fréquemment domicile, suscitant un important passage de familles nobles et argentées. La France ne deviendra un producteur important qu’au XVIIème siècle, sous Colbert. Eveil tardif de notre beau pays, la laine subissant dès la fin du siècle la concurrence du coton, plus économique et plus facile à teindre.
En ces lointaines époques la technique du drap de laine est déjà répandue. Il s’agit d’un tissu de laine retravaillé, fabriqué selon un processus dont les étapes sont parvenues jusqu’à nous sans autre évolution que celle de l’industrialisation. Il commence avec le lavage des bourres de laine fraîchement tondues, opération réalisée aujourd’hui comme hier à l’eau savonneuse par les filatures de qualité, alors que les grandes usines recourent désormais à des traitements chimiques qui donnent lieu à la fabrication de draps de qualité inférieure. Lavée, la laine est d’abord mise à sécher avant d’être battue pour aérer ses fibres et la débarrasser de ses dernières impuretés. Elle est alors enduite d’oléine, une graisse végétale qui l’assouplit, puis peignée et cardée afin de pouvoir être filée en bobines. Ne reste plus qu’à donner naissance à l’étoffe définitive avec des métiers à tisser. Celle-ci sera au final débarrassée par un dernier lavage de l’oléine dont ses fibres ont été imprégnées, avant que l’opération de foulage la fasse rétrécir, uniformise sa surface et l’imperméabilise en la trempant et la tordant dans un bain d’eau savonneuse.
En l’espace d’un siècle, la maîtrise toujours plus poussée des artisans européens va permettre la production de nombreux tissus et contribuer de manière significative à l’évolution économique du monde occidental.
Il convient de distinguer le drap de la draperie. Le premier, qui affiche un poids de l’ordre de 500 grammes le mètre, sert à la fabrication des manteaux, alors que la seconde concerne des tissus plus légers, également désignés « poids tailleur », d’un poids moyen de 150 gr/mL, qui servent à la fabrication des costumes. Dans cette norme, la lettre L utilisée en suffixe signifie « mètre linéaire » et indique le poids d’un mètre de rouleau de l’étoffe, ledit rouleau, qui mesure généralement 1,50 mètre de large, étant appelé la laize.
La seconde distinction importante est celle de la qualité du drap. Celui-ci peut être 100% laine ou mélangé, à des tissus synthétiques comme le polyester ou l’acrylique (donnant les draps de qualité inférieure) ou à des fibres naturelles comme le cachemire, l’alpaga ou le mohair, cumulant alors les avantages de celles-ci (en l’espèce la résistance de la laine avec la douceur du cachemire, la légèreté de l’alpaga et la brillance du mohair) et constituant dans ce cas des draps de qualité supérieure.
Une qualité qu’il n’est pas évident de juger au toucher, la douceur ou au contraire le caractère rêche d’un drap pouvant dépendre du soin apporté à son tissage mais aussi des agents chimiques qui auront pu lui être ajoutés durant celui-ci. On se fiera plutôt à l’œil et à l’expérience, en appréciant la vivacité et la profondeur des couleurs dues à une parfaite imprégnation des pigments, et aux informations de composition obligatoires sur l’étiquette.
Ce préambule étant effectué, nous pouvons à présent nous pencher en toute connaissance de cause sur le caban et le duffle-coat, les deux manteaux les plus représentatifs du drap de laine, qui participe largement de leur allure décontractée respective.
Le caban, casual chic
Comme la plupart des manteaux masculins, le caban nous arrive du vestiaire militaire. En l’occurrence celui de la Royal Navy britannique, qui l’adopte dès le début du XIXème siècle. La dotation de base comprend alors ce « manteau court, chaud et imperméable » caractérisé par son double boutonnage croisé à six boutons – non en prévision d’un usage mixte mais pour pouvoir être fermé d’un côté ou de l’autre selon le sens du vent et que le marin est affecté sur la bordée babord ou tribord. L’imperméabilité annoncée par le Ministère n’est cependant pas si éclatante que cela, et les matelots l’assurent eux-mêmes en enduisant leurs cabans d’un mélange de goudron, de suif et d’huile de térébenthine. Ainsi apprêtés, on a l’impression qu’ils portent des toiles cirées noires jetées sur leurs épaules ! La Marine française n’en dotera ses marins qu’en 1848, trois ans après que son Ministre l’ait annoncé officiellement. Le caban français se distingue de son homologue britannique par le nombre de ses boutons, porté à dix. Pour autant, les origines du vêtement ne sont ni anglaises, ni françaises, mais… arabes : son nom vient de qaba, qui désigne la grande cape dans laquelle s’enroulaient aux XIIIème et XIVème siècles les bédouins pendant leurs traversées du désert à dos de chameau. L’ayant empruntée aux nomades arabes, les pirates l’ont ramenée dans les ports européens où elle a été adoptée par les marins, qui l’ont fait lentement évoluer, la raccourcissant d’abord avant de la doter d’un col largement dimensionné, puis de grandes poches, et enfin du fameux boutonnage croisé. Deux-cent-cinquante ans seront finalement nécessaires à cette lente maturation pour parvenir au caban que nous connaissons aujourd’hui, au début du XVIIIème. Il a alors atteint sa forme définitive et deviendra avant la fin du siècle l’un des emblèmes de la Marine nationale, puis sous le Second Empire un élément de la tenue règlementaire.
Cabans classiques pour la maison Armor-lux. A droite une variation dotée d’une capuche.
Ayant abordé le XXème siècle en tant que vêtement caractéristique des marins, il ne se défera de cette image qu’après la seconde guerre mondiale, lorsque les friperies importées des Etats-Unis permettront aux conscrits et aux marins démobilisés de céder leurs tenues à des civils. Ils avaient jusque là le droit, en réintégrant la vie civile, de conserver et porter le leur à la ville à la condition expresse d’en avoir changé les boutons frappés de l’ancre symbole de la Marine nationale. Mais en aucun cas de le vendre. Cette évolution sociétale va changer le destin du caban, rapidement adopté par les amateurs de manteaux plutôt décontractés. Quelques années plus tard, en 1962, le jeune Yves Saint Laurent – qui vient d’ouvrir sa propre maison de couture – revisite la veste marine et lui offre une troisième vie, la plus brillante et la plus universelle. Dans sa foulée, d’autres créateurs de renom s’approprieront le caban et participeront de sa popularité. Car agrémenté de griffes prestigieuses, ce manteau simple et un peu rustique dont la polyvalence a séduit les milieux populaires, conquiert les beaux quartiers et les boutiques de luxe. Et se trouve bientôt placé sous les projecteurs. En 1975 le réalisateur Sydney Pollack tourne Les trois jours du Condor, thriller tout au long duquel la star Robert Redford porte un caban : plus qu’il n’en faut pour booster les ventes aux Etats-Unis et en Europe. A la même époque un autre support offre également au manteau une publicité inespérée, et plus durable, en la personne du héros de bande dessinée Corto Maltese créé par l’Italien Hugo Pratt. S’il a vu le jour en 1967, ce n’est qu’en 1975 et 1976 que Corto Maltese trouve son public et entame la carrière extraordinaire que l’on sait, qui va en faire l’une des BD européennes les plus célèbres du XXème siècle. Et assurer une promotion internationale incroyable au caban et à la casquette marine.
Ce qu’il faut regarder avant d’acheter un caban
La première caractéristique du caban est son drap de laine. Si celui-ci est de qualité il s’agit d’une matière respirante, qui assure une bonne isolation thermique et présente une imperméabilité satisfaisante. Il ne déperle certes pas comme les matières techniques mais protège correctement de la pluie et peut absorber jusqu’au tiers de son poids avant d’être détrempé et dégorger. C’est ici qu’il convient de lire scrupuleusement l’étiquette technique du vêtement : s’il s’agit d’un 100% laine l’achat sera sans surprise, mais s’il s’agit d’un drap de laine américain il est probable que le mélange présente 15 à 20% de nylon, ajoutés afin d’optimiser l’imperméabilisation. Et si l’on a affaire à un tissu bas de gamme, on le découvrira certainement chargé d’une certaine proportion de matière synthétique, qui aura permis de baisser son coût de fabrication dans des proportions drastiques, puisque un kilo de polyester coûte dix fois moins cher qu’un kilo de laine. Les coutures et les finitions sont également, comme sur tous les vêtements, un témoin impartial de la qualité de fabrication : non seulement des coutures réalisées à la va-vite sont moches au regard, mais elles compromettent de plus la tenue de la pièce dans le temps – et au bout du compte en disent long sur la qualité générale de celle-ci. Il en va de même des surpiqûres décoratives, des finitions des poches intérieures (doublées ? passepoilées ? zippées ? dotées de demi-lunes à leurs extrémités ?…) et des doublures, dont le choix de la matière est également assez éloquent. Sur un manteau vendu un certain prix, une doublure de bon niveau (un coton ou un mélange coton/synthétique plutôt qu’une viscose) indique que le fabricant n’a pas voulu réaliser des économies de bout de chandelle qui auront au bout du compte raison de la qualité générale du produit.
Si les boutons sont les accessoires les plus voyants, ils sont aussi révélateurs du niveau du manteau : au-delà de leur aspect pauvre, des boutons de plastique trahissent un souci d’économie primant sur l’allure du vêtement, alors que des accessoires en corozo (corne synthétique) indiquent le contraire. Qu’ils soient dorés ou argentés, le choix de boutons métalliques est en toutes circonstances le témoin d’un coupable manque de goût, SAUF dans le cas du caban, qui les a adopté au XVIIIème siècle en les relevant d’ancres de Marine (rappelons-nous que jusqu’au milieu du siècle dernier, les marins démobilisés avaient l’obligation de remplacer les boutons d’origine par d’autres ne portant pas de gravure, afin de pouvoir porter le vêtement dans leur vie civile) : pour le coup, le commerce de l’accessoire offre une épatante variété de boutons métalliques peints ou émaillés, qui permettent de jouer une carte rare dans un vestiaire.
Enfin se pose inévitablement la question de la coupe, qui ne doit pas être trop près du corps. On sait que la période est plutôt aux coupes fitées, plus valorisantes pour la silhouette, mais n’oublions pas qu’elle fait également la part belle aux parkas et autres doudounes, et surtout que le caban est un manteau sportswear, qui n’a jamais eu vocation à être très ajusté. Pas question non plus bien entendu de partir sur un format XXL qui ne lui conviendrait pas plus : la bonne ampleur pour un caban est lorsque l’on peut porter sans problème un pull en dessous. Quant à sa longueur, n’oublions pas qu’il fait partie des manteaux courts et s’arrête donc sous les fesses.
Au fil du temps quelques maisons s’en sont fait une spécialité – on citera Armor Lux, la Bretonne, dont les modèles 100% laine doublés sont de grands classiques, mais aussi Gloverall, la plus ancienne, qui perpétue le caban à l’ancienne en taillant grand, et intègre 20% de nylon à son drap de laine pour mieux l’imperméabiliser, et l’Américain Schott, que l’on connaît plus pour ses blousons d’aviateur mais qui a aussi une longue tradition du caban, qu’il pratique avec de la laine recyclée assemblée à 20% de nylon. Et depuis Yves Saint Laurent toutes les grandes maisons de mode sont venues – et reviendront – au caban, qu’elles interprètent sur une partition moins classique, fitant souvent la ligne, osant d’autres couleurs que le bleu et le noir, enrichissant la laine de cachemire, et même en adoptant des cols montants ou châles. Parmi les avantages des premières on retiendra la tradition, la fidélité au vêtement historique et des tarifs toujours très accessibles (on comptera entre 300 et 500 euros) ; parmi ceux des secondes un positionnement plus mode mais des tarifs plus élevés.
Le duffle-coat, plus baba-cool
C’est également à la Royal Navy que le duffle-coat doit sa popularité. Issu comme le caban du vestiaire militaire, son port par les marins de sa glorieuse Majesté est attesté par les archives officielles dès 1863. Les historiens du vêtement sont plus partagés pour déterminer les origines de son système de fermeture original, qui utilise non des boutons mais des brandebourgs, une minorité d’entre eux excipant de ces derniers pour soutenir l’argument d’une origine germanique, les uniformes des soldats de l’armée prussienne ayant été les seuls à utiliser des brandebourgs pour assurer leur fermeture.
Pour la quasi-totalité des spécialistes cependant, le duffle-coat est bien d’origine britannique, même s’il tire son nom de la ville belge de Dufflezandhoven, d’où est originaire la duffel, une laine noire et épaisse utilisée au XVIIème siècle pour la fabrication des manteaux des pêcheurs travaillant en mer du Nord. Adoptée à la suite de ces derniers par les marins britanniques, la duffel (prononcer dêu-fêule) y donna naissance à l’éphémère duffel-coat rapidement anglicisé en duffle-coat (même prononciation, orthographe différente).
Ce manteau de travail se distingue à la fois par la laine épaisse et rêche qu’il utilise, et par son système de boutonnage à brandebourgs et sa grande capuche. Les premiers sont un système d’attache constitué de petits cônes de bois ou de corne (les brandebourgs), de plastique pour les modèles les plus bas de gamme, ressemblant à des défenses de morse, que l’utilisateur passe dans une petite boucle de corde ou de cuir pour fermer le vêtement. Il doit son nom à la ville de Brandebourg, dans la banlieue de Berlin, où naquirent les uniformes de l’armée prussienne, au XVIIème siècle. Sur ce détail historique précis les avis des historiens divergent en toute logique de nouveau, la majorité d’entre eux voulant que ce système d’attache particulier ait été imaginé pour permettre aux marins d’ouvrir et fermer facilement leur manteau sans ôter leurs gants, tandis que la minorité attribue l’invention à cette même volonté, mais à destination des soldats prussiens et non des marins anglais… Quoi qu’il en soit, les doublures en tartan de nombre de duffle-coats du XIXème siècle parvenus jusqu’à nous, penchent clairement en la faveur du plus grand nombre.
Outre le drap de laine et leur intemporalité,
le caban et le duffle-coat partagent aussi des tarifs raisonnables, voire serrés.
A la différence de celle du caban, la coupe du duffle-coat est ample, afin de faciliter les mouvements de ceux qui le portaient, fussent-ils artilleurs, grenadiers ou marins. Ces derniers avaient d’ailleurs pris l’habitude de se ceindre d’un morceau de corde pour resserrer le manteau autour de leur taille.
Elle fut également longtemps plus longue, les modèles du XIXème siècle descendant jusqu’aux genoux avant d’être considérablement raccourcis au siècle suivant, jusqu’à atteindre la taille trois quarts qu’on lui connaît aujourd’hui. Les marins de petite taille n’apprécièrent guère le duffle-coat à cause cette caractéristique.
Même évolution pour ce qui concerne les couleurs ; le bleu marine, le gris foncé et le noir ayant marqué la première vie du manteau avant que celui-ci adopte le beige avant la seconde guerre mondiale, et parvienne jusqu’à nous essentiellement dans cette couleur. De fait, l’iconographie de cette guerre nous laisse de nombreux clichés de militaires vêtus de duffle-coats beige, taupe et kaki, les plus célèbres étant sans doute ceux du maréchal Bernard Montgomery, vainqueur d’El Alamein et commandant de l’ensemble des forces terrestres alliées pendant le Débarquement, qui en était un grand utilisateur. En beige.
A partir de 1946, les surplus de l’armée sont vendus pour une bouchée de pain à travers les friperies et les nombreux magasins de surplus apparus opportunément à cette époque : le duffle-coat trouve auprès du grand public une clientèle infiniment plus large que celle des soldats. Après les étudiants anglais et français, qui l’adoptent les premiers, les artistes s’approprient à leur tour ce vêtement historique, qui devient au début des années 50 un symbole de la contre-culture. On observe encore aujourd’hui beaucoup de photos de Jean Cocteau et Salvador Dali, pour n’en citer que deux, ainsi vêtus. L’auteur des Enfants terribles le portait en laine blanche. Dans le sillage de ces personnalités de tous bords, l’effet est rapide : bientôt hommes, femmes, jeunes, vieux, citadins ou campagnards, ouvriers ou employés ; tout le monde veut son duffle-coat.
Les plus érudits rappelleront que le manteau à capuche, que le duffle-coat remit au goût du jour au milieu du XIXème siècle, était loin d’être une nouveauté puisque dès l’Antiquité les Grecs puis les Romains en disposèrent, avant que la noblesse du Moyen-Age en dote ses pèlerines.
Plus près de nous, la période love and peace et la vague casual des années 60 et 70, puis les apparitions successives des baba-cool et des bobos, constituèrent un tremplin supplémentaire pour ce manteau décontracté et sans prétention, plus synonyme de coolitude que de caractère petit bourgeois. A la scène comme à la ville le voilà vêtement fétiche des intellectuels de gauche et des artistes (ou autoproclamés tels). A Hollywood deux célèbres acteurs américains le personnifient plus que leurs confrères : Jeff Bridges et Sam Sheppard. Dans des rôles de profs d’université ou d’auteurs engagés, leur duffle-coat fait partie de leurs personnages. Et essaime parmi les spectateurs.
Près de cinquante ans plus tard, le duffle-coat est devenu un incontournable de la garde-robe masculine (et un élément personnel du vestiaire féminin dans ses versions colorées) et séduit toutes les générations, pour la ville comme pour la campagne. Cette clientèle inépuisable a incité toutes les marques, de la plus mainstream à la plus luxueuse, à l’inclure à leurs collections, et nous vaut de disposer d’une choix assez fabuleux, du plus traditionnel aux modèles rouges, verts ou jaunes, quand ce n’est pas à carreaux, de ceux dotés de doublures contrastées, de zips de fermeture et de brandebourgs de toutes les formes, couleurs et matières imaginables. Enfin, si les modèles fabriqués en Angleterre mettent leur ADN en avant, ils se vendent cependant (beaucoup) plus à l’international (90% des ventes de London Tradition, fabricant de modèles haut de gamme en drap de laine double face) qu’au pays, ainsi va la vie…
Outre le drap de laine, le caban et le duffle-coat partagent plusieurs autres points communs séduisants pour les élégants : d’abord il s’agit de deux manteaux traditionnels, à l’histoire intéressante. Ensuite leurs pedigrees en font des modèles intemporels, dont l’achat s’apparente plus à un investissement à long terme qu’à un coup de cœur. Et enfin, même portant des étiquettes renommées, ils ont toujours le bon goût de s’offrir à des tarifs raisonnables, voire carrément serrés. Un avantage supplémentaire loin d’être négligeable par les temps qui courent.