BMW M6 : la belle est la bête
Et c’est vrai qu’il est beau, ce coupé. Fluide et élégant quel que soit l’angle sous lequel on le regarde. Et sans doute la plus beau derrière de la catégorie – avez-vous remarqué comme on a toujours l’impression que le stylistes ont soigné l’avant de leur voiture, travaillé son profil et expédié son arrière ? Observez, c’est terrifiant. Là, non. L’arrière de la série 6 est une merveille d’équilibre nerveux.
A l’intérieur j’avais à l’époque eu un peu de mal avec cet écran non intégré, je m’y suis fait. Il est surtout bien pratique. Quant aux sièges, nous avons déjà eu l’occasion d’indiquer dans ces pages que, dans leur version Confort, ce sont les plus confortables du marché. Que dire de plus ? Que la 6 offre deux places arrière « de dépannage », moins spacieuses que celles d’un Mercedes CL ou d’un Bentley Conti, mais nettement plus que celles d’une Porsche 991 ou d’une Jaguar XK ? Autrement dit utilisables, mais en dépannage… Que les finitions sont irréprochables, surtout si le propriétaire prend la peine de retenir les options cuir étendu et pavillon alcantara, ou mieux : la chicissime Individual Line. Bref : que du bonheur. Ajoutons à cela un choix de motorisations de premier plan : six cylindres 3.0 litres turbo essence et diesel et V8 double turbo essence. Des chevaux, du couple, un silence de fonctionnement (même le diesel !) et des consommations remarquables : du très lourd.
Restait à venir la version Motorsport : la M6. La voici.
La Belle…
Extérieurement, la M6 se distingue de ses petites soeurs par ses grandes écopes avant, ses deux doubles sorties d’échappement et ses roues de 20 pouces montées sur des jantes exclusives. Plus quelques touches de carbone optionnelles pour la cosmétique. A l’intérieur le cuir étendu, l’alcantara, les inserts de carbone, le volant et le sélecteur M, sont de la revue. Rien à redire. Les passagers avant trouvent facilement toutes leurs aises (quelles merveilles, ces fauteuils !), leur environnement est d’un luxe absolu (ajustements parfaits, pas un morceau de plastique indésirable apparent : un sans-faute) et leur confort à l’avenant – la chaîne hifi B&O 16 HP + 1200 W + surround system ferait déjà merveille dans un salon cossu ! Et les éventuels passagers arrière… peuvent éventuellement envisager un petit trajet. Au-delà de 100 km, pensez plutôt au Gran Coupé.
… et la Bête
C’est sous le capot que l’on change de catégorie. On y retrouve le V8 4,4 litres double turbo injection directe de la 650i, retravaillé par le département Motorsport. Il délivre à présent 560 ch (450 pour la 650i) et fournit un couple maxi de 680 Nm disponible dès… 1500 trs ! La transmission est confiée à une boîte DKG 7 rapports à double embrayage et le freinage à des disques surdimensionnés, en carbone-céramique en option (9000 € !).
Pas de chance : il pleut sur les Pyrénées où a lieu notre essai. Ces conditions météo défavorables permettent néanmoins de mettre en avant la facilité de conduite de cette propulsion de 560 ch : malgré les 2 tonnes de l’auto à aucun moment on n’a le sentiment d’en perdre le contrôle, et même brusquée notre M6 reste toujours rassurante. La raison de ce miracle incombe à la possibilité de paramétrer la plupart de ses caractéristiques dynamiques : précision de la direction, lois de passage de la boîte, amortissement, échappement…
Entre les deux extrêmes une large variété de réglages, à adapter en fonction des goûts (et des compétences de pilotage) de chacun. En full Sport Plus une vraie sportive, dure et efficace. En Confort une GT hautes performances confortable.
Dans le premier cas une sonorité sans équivoque à l’échappement, des borborygmes révélateurs à la décélération, un affichage tête haute du compte-tours et du rapport engagé qui évoque sérieusement l’univers de la compétition. Et un comportement plus radical, dispensateur de plaisir et de performances à filer un infarctus à cette bonne madame Perrichon. Dans le second la parfaite expression du grand tourisme originel : un coupé racé associant hautes performances et confort, utilisable quotidiennement.
Ce dernier point est sans doute le plus remarquable avec la M6 : voilà un coupé (ou un cabriolet, encore plus séduisant) capable de vous emmener tous les jours au bureau, d’accompagner les enfants à l’école et jolie-maman chez le coiffeur, de charger sans sourciller les courses du week-end, mais aussi d’aller se faire plaisir le week-end sur des petites routes de montagne (0 à 100 en 4,2 secondes) ou sur une autoroute allemande (305 km/h), voire même d’être emmené sur un circuit et d’y tourner plus qu’honorablement. La M6, c’est la cerise sur le gâteau : fromage et dessert, la Belle et la Bête. Une personnalité bipolaire bien séduisante.
En deux mots :
• Moteur : V8 Double turbo
• Cylindrée : 4395
• Puissance maxi : bva7 robotisée
• Couple maxi : 560 / 6000
• Transmission : 680 / 1500
Performances :
• Vit. max : 250 autolimités,
305 option pack M Driver
• 0 à 100 km/h : 4,2 sec.
Consommations :
• Normalisées : 14 / 7,6 / 9,9
• Moyenne essai : 19,6
• Prix : 133 000 euros