BMW 435i : presque parfaite
Elle est superbe. Nerveuse, racée même, et néanmoins élégante, sa ligne est une indiscutable réussite : le coupé BMW série 3 (appelez-le désormais 4’) n’aura pas de mal à faire tourner les têtes. En attendant un choix de motorisations plus large et les versions cabriolet et grancoupé qui viendront bientôt élargir l’offre.
Prenez une berline série 3 (superbe en soi, sans doute la plus élégante de la catégorie), agrémentez son museau acéré d’une prise d’air qui le rend plus agressif encore, abaissez-la de 7 cm, dotez-la de deux grandes portes, dessinez-lui un arrière d’une grande fluidité à mi-chemin entre série 5 et série 6, et vous obtenez un coupé série 3’ – pardon : une série 4’. Montez le tout sur de belles roues alu et ledit coupé s’impose sans coup férir comme le plus séduisant de la catégorie. Voilà qui fait déjà une belle entrée en matière.
Comme c’est désormais toujours le cas, le constructeur reprend sans modification le tableau de bord de la berline pour son coupé : l’exclusivité y perd ce que la rationalisation y gagne, et ce n’est pas un drame puisque le modèle est plutôt agréable. Les sièges sont évidemment spécifiques, et il convient de souligner que les places arrière permettent à deux passagers adultes de voyager dans de bonnes conditions de confort tant qu’il ne s’agit pas de membres d’équipes de basket ou de rugby. Les finitions sont soignées pour la catégorie, grâce notamment à des matériaux de bonne qualité et des ajustages parfaits, mais les plus exigeants – nous allons y revenir – regretteront de ne pouvoir disposer d’une exécution plus luxueuse, même en option.
Un seul moteur à retenir, mais quel moteur !
La série 4 est proposée en trois motorisations : 420d, 428i et 435i. Passons immédiatement sur le 4 cylindres diesel, une motorisation qui continue de constituer de notre point de vue un non-sens sous le capot d’un coupé, même si le marché indique le contraire, et arrêtons-nous un instant sur la version intermédiaire 428i. Intéressante sur le papier (245 ch, 5,8 au 0 à 100 et 6,3 l. de consommation mixte), elle ne peut que décevoir le connaisseur en raison d’un bruit cacophonique. Exit la 428, reste la 435. Et là, n’y allons pas par quatre chemins : ce six en ligne est une merveille. Puissant, assez coupleux, silencieux à bas régime et musical dans les tours, de surcroît accouplé à la meilleure boîte auto actuelle et, cerise sur le gâteau : incroyablement sobre, il rappelle que BMW a toujours été un motoriste hors pair.
Ainsi armée, la série 4’ est telle qu’on l’attendait. Grâce à des liaisons au sol irréprochables, à une souplesse remarquable en usage tranquille (les 400 Nm de couple maxi sont obtenus dès 1200 trs : merci le twin turbo !) et une vivacité convaincante lorsqu’on la sollicite, elle fait la différence avec ses concurrentes directes Audi A5 (moins performante) et S5 (plus chère), et Mercedes C350 (plus datée et moins performante). Alors, sans défaut cette 435i ? Hélas non car, nos lecteurs fidèles connaissent notre exigence dans ce domaine, nous avons regretté un niveau de luxe insuffisant. Certes la ligne extérieure, la qualité perçue à l’intérieur, la mécanique dans cette version six cylindres et les performances, sont indiscutables. Presqu’un sans-faute, mais presque seulement. Car les plus exigeants ne manqueront pas de trouver l’impression de luxe insuffisante en l’absence d’une option cuir étendu qui habillerait le plastique du tableau de bord et de la console, et le confort hypothéqué par une insonorisation notoirement insuffisante. Montée dans une berline série 5, la même mécanique (moteur et boîte) donne une toute autre impression de cocon cossu (ne serait-ce que les portières qui se ferment sur un bruit rond et lourd au lieu du cling léger de la série 4), c’est dommage.
Bon point en revanche pour l’équipement de série, plutôt fourni pour un constructeur allemand : phares bi-xénon, climatisation automatique, régulateur de vitesse intelligent, radar de stationnement, port USB… Il faut bien sûr monter aux finitions supérieures pour bénéficier de la sellerie cuir, des roues de 18 et du GPS, et avoir recours aux options pour bénéficier de l’affichage tête haute (1000 €, mais une fois que l’on y a goûté on ne peut plus s’en passer !), de l’affichage grand écran, des fonctions sms et e-mails, du disque dur 20 Go, sans parler de la transmission intégrale xDrive (2400 €) et des packs M Performance améliorant puissance et couple maxi (jusque +34 ch et + 50 Nm sur 435i).
Avec la 435i, BMW nous propose un coupé plutôt chic (en choisissant les bonnes version et options) et plutôt choc (en attendant la M4) : une voiture passion ET raison (8,2 litres lors de notre essai) fort séduisante, à laquelle il ne manque qu’une insonorisation soignée et une finition vraiment haut de gamme pour être parfaite.