A la découverte de l’Ile Rouge
Convoitée pour ses petites îles comme Nosy Bé mais redoutée pour ses rumeurs d’insécurité, Madagascar mérite que l’on s’y attarde. A la fois sauvage et dépaysante, elle se situe à une dizaine d’heures d’avion de Paris et présente l’avantage, pour les touristes français, de n’imposer que deux heures de décalage horaire. Les régions s’y suivent et ne s’y ressemblent pas : surpeuplée et surchargée de voitures, la capitale Tananarive offre un panel de bâtiments historiques perdus dans un dédale des rues pavées alors qu’à 600 km, sur les bords du canal du Mozambique Mahajunga réserve au visiteur le sourire tranquille de ses habitants et son marché de fruits et de poissons bucolique.
Grande comme la France, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg réunis, l’île de Madagascar, qui abrite une faune et une flore qui n’appartiennent qu’à elle, parle la même langue malgache avec quelques 18 dialectes différents, a connu une histoire tumultueuse. Retour sur les grands moments de son histoire.
Les origines du peuple Malgache
Selon les historiens, les ancêtres des Malgaches viendraient d’Asie, d’Afrique et du Moyen Orient. Ces migrations datant du début de notre ère ont chacune contribué à former une culture unique en provenance de ces horizons divers : les populations d’Asie auraient apporté la culture du riz et la pirogue à balancier, les migrants africains diverses variétés d’arbres et d’animaux (comme les zébus), et les peuples de Moyen Orient la religion musulmane (encore très présente aujourd’hui) ainsi que le commerce des épices, des aromates et des plantes médicinales. Après diverses tentatives infructueuses d’implantation européenne, l’île reste finalement une escale sur la route maritime reliant l’Europe à l’Asie du sud-est. Devenue un passage obligé sur la route des Indes et un carrefour de tous les commerces, Madagascar est un lieu de multiples métissages qui ont donné naissance aux différents royaumes répartis sur son territoire.
Du XVème au XVIIIème siècles : de nombreux royaumes
Ces derniers ont émergé au fil des siècles pour contrôler les terres fertiles, les cours d’eau et les voies de communication. A l’Est le royaume Antemoro, plus au Nord les royaumes Betsimisaraka, à l’Ouest les Sakalava, au Sud les Mahafaly, Zafimanara et Masikoro, et au Centre les royaumes Betsileo. Ces noms font encore référence aujourd’hui et les descendants des anciens rois sont toujours très respectés.
L’unification par la monarchie Merina
Peuple venu d’orient, les Merina s’installent tout d’abord sur les hautes terres. Après la reine Rangita, fondatrice de la dynastie de l’Imerina (« Les Hautes Terres sous le Soleil »), ses successeurs structurent le royaume en le dotant d’une organisation sociale à quatre classes : les nobles, les citoyens libres, les serfs et les esclaves.
A la fin du XVIIIème siècle le roi Andrianampoinimerina, puis au début siècle suivant son fils Radama I, impulsent l’unification de l’île, aidés par les conquêtes militaires financées par l’Angleterre. Antananarivo devient la capitale de l’Imerina unifiée, et en 1825 la langue malgache devient une langue écrite. Les écoles se multiplient, le protestantisme s’étend et le commerce international est florissant. A la mort de Radama I, son épouse Ranavalona I lui succède. C’est la « reine-folle » : elle aurait fait exécuter un million de ses sujets, rompit les relations avec l’Angleterre, renforça l’armée et résista à la tentative de débarquement anglo-français. A sa mort, elle laisse un Etat ravagé par la peur. Son fils qui lui succède tente de reprendre la politique de son père mais est assassiné. Le pouvoir passe entre les mains du Premier ministre Rainilaiarivony, qui épouse successivement les trois reines. Mais entre progrès et rebellions, la royauté s’affaiblit et en 1895 le pays devient un protectorat français, puis une colonie l’année suivante. Le général Gallieni y met en place une politique de colonisation et entreprend le développement de l’île, chargeant des gouverneurs généraux d’installer une administration efficace. Mais ces bienfaits ne profitent qu’aux Européens et à une petite minorité de Malgaches. Le mécontentement s’étend et le nationalisme gagne du terrain. En 1947 une insurrection éclate, suivie d’une terrible répression entraînant la mort de dizaine de milliers de personnes. La colonisation de Madagascar prend fin en 1960 et le pays figure parmi les premiers à gagner son indépendance dans cette zone de l’Océan Indien. Depuis, trois Républiques n’ont pas réussi à améliorer la situation du pays. Instaurant un régime présidentiel modéré, la première permit un petit essor économique mais de nouvelles répressions et autant de grèves forcent son président à démissionner. A sa suite la deuxième République opte pour le socialisme, mais le pays assiste à une nouvelle dégradation de l’économie et une augmentation de l’insécurité qui suscitent un nouveau soulèvement populaire. La population se lasse et les révoltes prennent de l’ampleur. Sur fond de grave crise politique, de bilans mitigés et de contestation des résultats électoraux, la 3ème République est une nouvelle fois la scène de multiples contestations. Et laisse ce magnifique pays aux influences des quatre coins du monde dans l’espoir de se relever et exploiter enfin ses ressources.
Tananarive
Tananarive, en malgache Antananarivo, qui signifie « la ville des mille guerriers » ou « la ville des mille collines » selon les interprétations, est la capitale économique et politique de Madagascar et de la province d’Antananarivo. Située dans la partie centrale de l’île, bien qu’elle soit égayée par ses collines sacrées culminant à près de 1 500 mètres et les lacs Mandroseza, Anosy et Masay, la ville n’a jamais été très prisée par les touristes, qui ne font souvent qu’y passer. Elle compte deux millions d’habitants.
Victime de son image de ville polluée, de ses embouteillages endémiques, de la pauvreté visible dans de nombreux quartiers et d’une certaine insécurité, elle mérite pourtant le détour. De brefs séjours en début et fin de voyage nous ont permis de nous y plonger dans l’animation quotidienne au hasard de ses ruelles pavées et pentues, bordées de maisons colorées aux balcons de bois et d’y découvrir quelques vestiges chargés d’histoire. Passé le choc culturel (pour les citadins occidentaux que nous sommes) des 2CV et autres 4L qui servent de taxis, ces derniers, qui constituent le moyen le plus pratique de se déplacer d’un quartier à l’autre, nous permettent de découvrir une Ville haute et une Ville basse. Dans la première le palais de la reine (Rova), symbole de l’identité malgache (en cours de reconstruction après un incendie criminel en 1995), le palais d’Andafiavaratra (ex-résidence du Premier ministre), imposante construction coiffée d’un dôme de verre, édifiée en 1872 en lieu et place de l’ancien palais en bois à deux étages construit par Rainiharo. Il abrite depuis sa restauration un musée d’objets sauvés de l’incendie du Rova. Dans la seconde de nombreux marchés en plein air ou couverts, dont celui d’Analakely, la grande Poste, l’ancienne gare ferroviaire de Soarano, l’avenue de l’indépendance… Pour passer une nuit ou deux à Tana on optera pour l’un des deux établissements de référence de la ville : le Colbert ou Le Louvre.
Deux établissements de référence
Dès les années 30 l’établissement, qui n’était encore qu’un restaurant, s’impose comme l’une des adresses en vue de la ville. S’il se dote de chambres dès 1935, ce n’est qu’en 1963 qu’il prend sa dénomination actuelle d’Hôtel Colbert (4****), et devient rapidement le lieu incontournable où se croisent hommes d’affaires, notables et touristes de passage. Perché sur la colline d’Antaninarenina, il est situé en plein coeur du quartier des affaires, à proximité du palais présidentiel. Décorées dans des styles différents, toutes les chambres offrent un accès wifi gratuit et une vue exceptionnelle sur le Palais de la Reine. Dans l’aile Carayon ouverte en 2002, on trouve les plus belles chambres et de magnifiques suites, aussi spacieuses que lumineuses, dotées de tous les attributs du luxe hotalier moderne : salles de bain de marbre, jacuzzi… Toutes les chambres de l’hôtel ont un accès direct au spa balnéoforme de 1200 m2, pourvu d’une salle de fitness, d’un jacuzzi, d’un hammam, d’un sauna ainsi que d’une piscine chauffée et salée. Côté restauration, plusieurs restaurants parmi lesquels le Cellier où l’on peut déguster des grands crus de l’Hexagone, et La Taverne au cadre élégant et intime où la gastronomie française est à l’honneur. Sans oublier les bars cosy associant cuir et palissandre, les terrasses et la très réputée pâtisserie-chocolaterie Colbert. Ambiance différence au Louvre (3***), renommé pour sa structure Eiffel, importée de France par bateau en 1928, qui fut l’enseigne des Grands Magasins du Louvre. Inauguré en 1998 et rénové en 2009, L’hôtel est situé en plein centre-ville face au jardin d’Antaninarenina, à proximité des principaux commerces, banques et administrations. On y recommandera sans hésiter les chambres et suites de luxe, pour leur confort et leur décoration, certaines étant dotées de terrasses. On apprécie également l’espace Spa et fitness de 600 m2, ainsi que le restaurant, pour sa cuisine aux saveurs exotiques de l’océan Indien orchestré par le Chef mauricien Kisto Rajesh.
La varangue, étape gastronomique incontournable
Situé au coeur de Tana dans une ancienne villa qui fut la propriété d’un riche horloger-bijoutier, La Varangue est un véritable hôtelmusée présentant nombre d’objets de collection de la Belle Epoque à nos jours, rassemblés par les propriétaires depuis 2002 : appareils téléphoniques, phonographes, émetteurs radio, horlogerie, tableaux d’époque… Harmonieusement intégrés à l’architecture et à la décoration contemporaine de l’établissement, on les découvre dans les couloirs, en passant par le restaurant jusqu’aux chambres et la terrasse. Mention particulière pour la collection de voitures anciennes exposées dans la cour d’accès : Citroën 2CV, Citroën Traction, Peugeot 202, Mercedes 230SL… Côté restauration, les gastronomes apprécieront une cuisine du monde raffinée à base de produits locaux et de saison concoctée par Rakotondravelo Hary Liva. Parmi nos coups de coeur : le carpaccio du capitaine et ses condiments, le coeur de filet de zébu poêlé glacé aux morilles, le duo de foie gras frais et poêlé, la carte des desserts…
« La petite Madagascar », voyage au cœur des traditions ancestrales
Nous embarquons à l’aéroport d’Ivato (17km de Tananarive) à bord d’un petit avion à hélices d’Air Madagascar pour une heure de vol à destination de Majunga (Mahajunga en malgache). Située au nord-ouest de l’île-continent dans la région de Boeny dite « la petite Madagascar », cette destination est particulièrement prisée des Malgaches et des touristes français à la recherche d’authenticité, d’évasion et de découverte de la nature.
L’Antsanitia un resort écoutouristique
Un 4×4 nous attend à la sortie de l’aéroport, et c’est parti pour 16 km de piste chaotique de terre rouge traversant de magnifiques étendues vallonnées, parsemées de palmiers et multiples espèces, nous croisons des paysans sur leurs charrettes lourdement chargées tirées par des zébus, longeons les cases des villageois et répondons aux appels des enfants « Bonjour vazah ! ». Après une petite heure, nous atteignons notre lieu de villégiature, terre du bout du monde encore sauvage. Des sourires sincères, un accueil des plus chaleureux et un décor authentique : nous sommes immédiatement plongés dans l’ambiance paradisiaque d’Antsanitia.
Implanté au coeur de trois villages sur un site de 22 hectares au nord de la Réserve touristique du littoral de Belobaka, à l’embouchure de la rivière Morira, le resort domine tout l’estuaire et offre une vue panoramique exceptionnelle sur l’océan Indien et le canal du Mozambique. Ouvert toute l’année, il est accessible par la mer et par la route.
Depuis fin 2010 Eric Gateau, co-fondateur et ancien directeur du Sakouli à Mayotte, s’est vu confier la direction de l’établissement et de son développement par le groupe rochelais Eden, principal actionnaire et promoteur immobilier vert. Il n’a depuis eu de cesse de s’investir dans la préservation de l’authenticité des lieux et des traditions, et de réaliser une communion harmonieuse entre la population locale, l’environnement et les voyageurs et hôtes venus d’ailleurs. Une action récompensée en 2013 par l’obtention du Green Globe, label éco-environnemental hôtelier le plus célèbre du monde. L’établissement figure désormais parmi les 10% des hôtels les plus appréciés au monde, une étape significative dans la reconnaissance de son approche attentive et respectueuse du développement durable. « Seuls deux établissements à Madagascar, dont le nôtre, se sont vus attribuer ce prestigieux label », confie volontiers Eric Gateau avec un grand sourire. Et de décrire les nombreux projets ambitieux menés en collaboration avec les instances gouvernementales et plusieurs associations, certains déjà concrétisés, d’autres en devenir.
Un soutien actif au développement local
Amélioration des conditions de vie des villageois, prise de conscience et implication dans la revalorisation et la protection de leur environnement, éducation, santé, autonomie et développement économique… l’ensemble des actions est fédéré par l’ADTI (Association pour le Développement du Tourisme intégré d’Antsanitia) et, accompagnés par Tsivaray, l’un des chefs de village, nous avons pu constater nombre des avancées qu’il a permis. Notre guide nous fait ainsi découvrir la pépinière de l’hôtel et ses nombreuses variétés : Pachypodium (palmier de Madagascar), eucalyptus, grenadelles, goyaviers… et de jeunes plans de Mandravasotra, célèbre plante malgache aux vertus médicinales ancestrales. Une culture, unique à cette région du monde, en voie de disparition faute d’avoir été suffisamment préservée. « Nous avons bon espoir de remettre en route la distillerie d’huiles essentielles dès l’an prochain, et pourquoi pas envisager son extension », annonce Tsivaray avant de nous inviter à continuer notre chemin vers la pépinière du village, située en dehors du resort sur un terrain concédé par l’état et placé sous la responsabilité d’acteurs locaux.
La pépinière gérée par les villageois
Dans le cadre d’un programme de conservation communautaire, auquel l’hôtel Antsanitia est impliqué en partenariat avec l’ONG américaine Eden Project Reforestation et l’association AMADA, une association a été créée en 2013. Elle a encadré l’implantation d’une pépinière où 145 000 plants et boutures ont été réalisés par les villageois. « Ce n’est qu’une première étape, explique Eric Gateau, car nous devons beaucoup apprendre pour progresser, et seulement un tiers de nos plants ont tenu cette année ». Une jeune biologiste missionnée pour analyser et proposer des pistes d’amélioration, souligne que c’est déjà un résultat très encourageant pour un début. La finalité de l’initiative est double : reboiser les zones sinistrées et pallier aux risques futurs (comme les incendies en période sèche), mais également permettre à ces villages ne vivant quasiment que de la pêche de développer d’autres moyens de subsistance. On peut citer bien d’autres actions : un dispensaire créé en 2011 par l’hôtel bénéficiant de la présence permanente d’une sagefemme diplômée, la construction en cours d’une école pouvant accueillir les enfants des villages en trois niveaux de classes distincts pour la prochaine rentrée, l’extension du réseau d’eau alimentant des points d’eau dans les trois villages d’Antsanitia, une station d’épuration…
Ajoutons que le personnel de l’hôtel est essentiellement issu de la région de Majungua et que sa formation a été principalement assurée par l’association ADTIA, contribuant ainsi au développement du savoir-faire local dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme. En séjournant à l’Antsanitia, le client participe au soutien actif qu’apporte l’hôtel au développement local en reversant une partie de son chiffre d’affaires à une association d’aide aux villageois des alentours.
Résolument haut de gamme
Largement dimensionnées (210 m2 répartis sur deux niveaux, avec suite parentale à l’étage) et dotées de piscines privatives, les suites Pool Villas bénéficient d’une vue sur le lagon et l’océan. Dans cet environnement naturel dans lequel on peut sans grand effort se croire à l’aube des temps, des papillons aux mille couleurs virevoltent au-dessus de nos têtes (sympa) accompagnés d’insectes inconnus (moins sympa), lézards et petits iguanes s’invitent à l’intérieur : l’endroit est conforme à l’idée que beaucoup d’entre nous nous faisons de celui d’un séjour de rêve en couple ou entre amis. L’hôtel compte également des suites junior et senior (très spacieuses dans le cas de ces dernières), ainsi que des bungalows ouverts sur l’océan, et une dizaine de chambres sur jardin. La réception, le bar et le restaurant sont ordonnancés au coeur d’une vaste terrasse circulaire en bois bordant la piscine où la vue se perd sur la plage et l’océan.
Côté restauration la cuisine est sans surprise élaborée autour des saveurs locales, à base de produits locaux issus de la pêche et de l’agriculture des villages environnants, et mise en musique par un chef éco-responsable créatif. Ne citons que les fameuses crevettes de Madagascar, le zébu grillé, le carpaccio de poissons délicatement assaisonné et parfumé, et chacun aura compris que la gastronomie locale emprunte à celles des îles et de l’Afrique voisine. L’hôtel propose moult activités et excursions à la carte aussi riches que diversifiées, permettant de découvrir les villages et sites environnants, la faune et la flore. Le centre de pêche est « no kill », et si les amateurs peuvent pratiquer la pêche sportive (marlin, espadon, carangue…), les prises sont relâchées vivantes. Impossible de ne pas mentionner ici le « Safari à la rencontre des baleines à bosse et des dauphins », proposé entre juillet et fin octobre et encadré par une équipe de l’hôtel spécialement formée par l’association scientifique Cétamada spécialisée dans la protection des grands mammifères marins.
Un carnet de route au parfum d’aventure
Les activités proposées par l’hôtel ont toutes en commun un parfum d’aventure romanesque et convoquent le souvenir de Tintin ou Spirou pour les uns ou de grands films épiques comme Fitzcarraldo pour les autres. Nous en avons savouré quatre.
Embarquons à bord d’une pirogue à balancier pour remonter la Morira de son embouchure au village de la Digue pour la « Remontée en pirogue de la rivière Morira et découverte de la mangrove ». En longeant la mangrove, nous apercevons quelques cases, des paysans chargeant des charrettes de victuailles ou de palmes séchées (pour les toitures), une école perchée au milieu de la forêt. Poissons et papillons accompagnent notre calme progression, ici et là un martin-pêcheur d’un bleu magnifique. Arrivés au village de la Digue, nous allons à la rencontre des villageois : ici un vieillard dans son jardin, là une famille affairée à la préparation du repas sur le pas de porte de sa case, plus loin des jeunes femmes au visage coloré de poudre naturelle d’un jaune orangé, masque de beauté et de protection au soleil, partout des enfants joyeux qui nous regardent passer étonnés et amusés. Sur le chemin qui nous ramène à la pirogue, on s’attarde devant la richesse de la flore, les plantes sensitives, l’incontournable arbre du voyageur, un jujubier, ou pour apercevoir plus loin des rizières verdoyantes.
Rendez-vous tôt le lendemain matin pour embarquer à bord d’un catamaran et partir au large en direction du Cirque Rouge.Un spectacle digne du Far West se dévoile devant nos yeux. Des falaises tombant à pic recouvertes de terre rouge et d’argile. On aperçoit, comme déposés par le vent, une multitude de quartz, blanc ou rose, accrochés sur les falaises. Après une bonne marche sous la chaleur, une pause rafraîchissante et un déjeuner de poisson grillé sont les bienvenus. A quelques kilomètres de pistes de l’hôtel le lac sacré de Mangatsa nous attend (« Le lac sacré de Mangatsa »). Une étendue d’eau si transparente qu’on y voit cohabiter toutes sortes de poissons (y compris de peu hospitalières murènes !), et même un bébé caïman. Notre guide nous raconte la légende du zébu du roi qui aurait trouvé la mort dans le lac, légende ou anecdote historique qui incite depuis lors les habitants à implorer les esprits et faire des offrandes si leur voeu se réalise. On poursuit le chemin en appelant les lémuriens. Trois makis sortent de leur cachette et s’approchent pour grignoter le pain qu’on leur tend. De véritables peluches vivantes ! Un peu plus loin, nous admirons les impressionnants crocodiles se prélassant au bord de l’eau, dans un enclos sécurisé. Le circuit se termine par le musée dédié et consacré au père de l›indépendance de Madagascar, le président Philibert Tsiranana. Notre dernière excursion est combinée avec notre retour sur Tana. A bord du 4×4 mis à disposition par l’hôtel et après une courte halte à Majunga et ses marchés colorés, nous roulons jusqu’à la réserve naturelle d’Ankarafantsika, à 120 km de Majunga. Nous y découvrons un lieu où la nature a conservé tous ses droits. Plusieurs circuits sont proposés pour y admirer différents espèces d’animaux aussi beaux qu’impressionnants : oiseaux, crocodiles, lémuriens, serpents… Longeant de magnifiques jacinthes d’eau on traverse le lac en bateau avant d’apercevoir et prendre la mesure vertigineuse de l’immensité des forêts humides et luxuriantes environnantes. Ayant repris quelques forces dans le restaurant de la réserve servant poissons et viandes locaux, on passe la nuit dans un bungalow au confort rustique. Le lendemain un taxi « première classe » nous emmène vers Tana qui marquera la fin de notre voyage.