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Après le casual chic, le Dandy style !

Albert Goldberg est de retour. Inconnu du grand public, le créateur de Façonnable est une icône pour les affranchis. Plus de dix ans après avoir vendu son empire, il créé Albert Arts, qui personnifie son goût pour un sportswear chic mieux encore que Façonnable, avec lequel il a littéralement inventé le concept. Aujourd’hui son actualité c’est sa ligne World Colors et une nouvelle boutique à St. Tropez. Rencontre sous le soleil niçois.

Albert Golberg

Qu’on l’appelle chic décontracté ou sportswear chic, le casual chic c’est lui. Courant aujourd’hui, c’est une révolution lorsqu’il apparaît aux débuts des années 70. Un style nouveau, qui respire fort la Côte d’Azur avec ses coupes décontractées, ses couleurs gaies et – même si cela ne se remarque pas à l’époque – l’exigeance de sa qualité de fabrication. Pendant trente ans, Façonnable va s’imposer comme l’initiateur et le leader de la spécialité, et inspirer une kyrielle de vocations et de success stories, parmi lesquelles le monument Ralph Lauren. D’aucuns ont dit que Façonnable était un « Ralph Lauren à la française », c’est oublier que la marque française est née dix ans avant sa consoeur américaine. Si le New-Yorkais a su profiter des dimensions du marché américain et a pris le pas sur le Niçois en terme de puissance financière, les démarches de départ sont identiques : créer ex nihilo un univers vestimentaire sur le thème du chic décontracté. Avec l’esprit Côte d’Azur pour le Français et celui des Hamptons et des grands espaces pour l’Américain.

Tous deux nés en 1939, les deux hommes partagent une même vision du sportswear, et plus largement du vêtement en général. L’Américain ira plus loin que le Frenchie en déclinant son nom à bien d’autres univers. Et c’est à son distributeur américain, le groupe Nordstrom, qui souhaite faire de la marque tricolore une griffe planétaire, qu’Albert Goldberg vend Façonnable 170 millions de dollars en 2000. Agé d’à peine 60 ans, c’est un retraité jeune et riche. Mais il s’ennuie. La création de vêtements, c’est sa vie. Q Il y a quarante ans qu’il vit au rythme des collections printemps-été et automne-hiver. Or pas question de s’y réatteler : une clause de non concurrence lui impose de se tenir éloigné de ce qui fut son univers pendant cinq ans. Il tiendra près d’une décennie.

Albert Golberg

Albert Goldberg à l’atelier, avec ses fidèles collaboratrices.

Durant toutes ces années il ne cesse pourtant jamais de créer des collections réservées à son seul usage, et les différents acteurs du marché – dont votre serviteur – ont le plaisir de le retrouver sur tous les salons professionnels, où il hume les tendances et fait ses achats de tissus – à titre personnel. Durant tout ce temps Albert Goldberg continue à vivre au rythme des saisons. Et puis en 2012 c’est l’ouverture du concept-store Albert Arts, à Nice. Tout est là : le sportswear chic, la qualité des matières, la fraîcheur des couleurs, l’inventivité des lignes, le chic des costumes et des smokings aussi, l’inspiration du cinéma, les chapeaux, les chaussures, les accessoires… tout un univers, son univers. Albert Arts c’est l’âme d’Albert Goldberg, que l’on se souvient avoir vue esquissée par la ligne haut de gamme Albert Goldberg by Façonnable lancée juste avant la cession, et abandonnée après celle-ci.

 

Albert Golberg

Les 1500 m2 de la boutique permettent de présenter les différentes lignes maison dans leur univers. Ici le trip cow-boy revisité, sur fond de Mini Moke “safari”.

Ici la culture et l’esprit parlent avant le marketing. L’esprit tailleur n’est pas ce qui marche le mieux en ce moment ? Goldberg s’en fiche : il fait ce qu’il aime. Et il le fait bien. Ses collections lui ressemblent. Et comme celles de Façonnable ont su trouver leur public il y a quarante ans, celles d’Albert Arts n’ont pas de mal à trouver le leur aujourd’hui. Une clientèle sans doute plus réduite en volume, mais aussi plus haut de gamme, plus éduquée au beau sous toutes ses formes, plus vecteur d’image.

L’homme promène sa grande silhouette dans les 1500 mètres carrés de sa boutique de la Promenade des Anglais. Comme l’ensemble du métier, tout le monde ici lui voue un respect sans réserve, une reconnaissance qui le soutient plus qu’il ne voudra bien le dire car derrière l’entrepreneur de la formidable saga Façonnable, l’homme marche aux sentiments. Impossible de fait d’examiner les collections Albert Arts sans revenir un instant sur l’histoire Faço. Nous sommes en juillet 1961. Albert a une vingtaine d’années lorsqu’il intègre réellement l’atelier paternel. Fraîchement démobilisé – il est rentré la veille d’Algérie où il a effectué ses 28 mois de service national – il retrouve Jean Tailleur, la boutique de son père où il est entré à 15 ans comme apprenti et où il a appris le métier, et comprend qu’il lui faut se démarquer des autres maisons : « Chez mon père qui était tailleur on faisait des costumes sur mesures mais je ne vendais pas, explique-t-il. Personne ne passait dans la rue Paradis parce que tout le monde était à la plage, et je me suis demandé ce que je devais faire pour que tous les hommes qui étaient là, et s’habillaient le soir, viennent chez moi. Je me suis mis à créer une mode sportswear chic et j’ai sorti ma première collection en 1962. Si tu étais fabricant de costumes et que le costume se mette à marcher moins bien, ou si tu étais fabricant de pantalons et que le jean s’impose, tu étais dépendant. J’ai donc créé une ligne que l’on appellerait plus tard le total look, qui ne dépendrait pas d’une tendance. Je travaille encore comme ça aujourd’hui, mais je ne l’ai pas fait par calcul : c’est arrivé par la force des choses, pour ne pas dépendre d’une mode. Ensuite, la diffusion a commencé au début des années 70 et la marque a explosé avec l’arrivée de mon beau-frère Jean-Pierre Benaïm, qui est devenu l’homme des chiffres, du commerce et du marché, et m’a permis de m’occuper à fond du produit, ce qui a été bénéfique pour tout le monde. Entre les années 70 et 80 nous avons construit la diffusion de Façonnable, qui est devenu une marque colossale ». Le terme est faible. Lorsqu’il la cède en 2000, la marque fait vivre 400 personnes, a 35 boutiques et pèse 170 millions de dollars.

Quatorze ans plus tard, on retrouve dans la collection Albert Arts une même attention aux tissus et aux détails, mais surtout un esprit, unique, qui fait de ses différentes lignes un univers autonome, constitué de coupes, de couleurs et de références cinématographiques.

« J’ai toujours eu la chance d’avoir la lumière magique de la Côte d’Azur. Et puis il y a le cinéma, la référence de toujours : Dès mes 18 ans je voyais tous les films qui arrivaient des Etats-Unis et j’étais scotché par la manière dont s’habillaient les acteurs que l’on connaît tous. J’ai toujours eu – et j’ai encore aujourd’hui – mon oeil sur le cinéma. En France aussi nous avions des acteurs qui étaient toujours très bien habillés : il y avait Louis Jouvet, Louis Jourdan, Jean Gabin, on avait une culture française du vêtement ».

Dandy : Venons-en à Albert Arts, justement : quel en est le concept ?

Albert Goldberg : « Dès le départ j’ai conçu les choses avec une boutique et le show roombureaux- ateliers. Dans mon métier je suis une sorte de marathonien : je fais des collections de chaussures et de chapeaux, mais cela a toujours été sur les chemises, les blousons et les costumes que j’ai été le plus fort. Parce que je suis né dedans : j’ai toujours pensé tailleur. J’ai donc mon atelier sur place, où je travaille avec des collaboratrices.

Comment se fait la fabrication ?

AG : J’ai des façonniers, comme tout le monde, mais tous les prototypes sont faits ici, dans l’atelier : je continue à travailler de la même façon. Je me souviens avoir fabriqué en Asie, mais je partais avec mes valises pleines et mes prototypes : je pouvais trouver un fabricant qui saurait faire mes chemises en jean mieux qu’ailleurs, mais je n’aurais jamais trouvé quelqu’un pour faire mes modèles ! Et c’est la même chose aujourd’hui.

On retrouve ta marque dans tes collections, qui sont toujours casual chic mais nettement empreintes de culture tailleur.

AG : C’est dans la lignée de la vraie culture de ce métier : il faut apporter une fraîcheur, une jeunesse quotidienne. Albert Arts, pour moi, c’est du sport chic moderne. Deux autres maisons se sont engouffrées dans cet esprit : Loro Piana et Brunello Cucinelli, chacun dans son style mais toujours du sport très chic. La différence entre eux et moi est que je n’ai pas leur communication et suis donc moins connu, et sûrement moins cher aussi parce qu’ils ont des obligations que je n’ai pas. Albert Arts arrive parce que j’avais envie de continuer à faire mon métier et que je ne sais rien faire d’autre : depuis l’âge de quatorze ans, de six mois en six mois je suis printempsété et automne-hiver ! On me dit que les temps ont changé mais une chemise est toujours une chemise et un pantalon, un pantalon ! Je vis l’évolution au jour le jour.

Albert Golberg

Ambiance yachting pour la ligne Croisière et en bas à droite une chemise de la nouvelle ligne World Colors.

En observant ta collection, on retrouve l’esprit de la ligne Albert Goldberg, qui constituait le très haut de gamme de Faço à la fin des années 90.

AG : C’était déjà une ligne à part. Elle a inspiré Loro Piana et Brunello Cucinelli, qui est un peu comme mon petit frère, qui la fabriquait et qui a commencé à faire de l’homme à la vente de Façonnable.

Tu as ouvert à Nice en 2012, Megève en fin d’année dernière et tu te prépares à ouvrir à St. Tropez…

AG : Megève, c’est la première boutique hors Nice, on a ouvert le 15 décembre, c’est tout neuf. St. Tropez, c’est une toute petite boutique qui ouvre mi-avril. Je pense y arriver avec World Colors comme on arrivait avec autre chose autrefois. Et quand je dis autrefois je pense à quand j’étais gamin : il y avait la boutique Choses sur le port, où tout le monde allait. J’avais été impressionné parce que j’avais vu toutes les boutiques parisiennes ouvrir à St Trop et moi qui étais de Nice, je n’en avais pas. Aujourd’hui c’est un peu ça : nous avons ouvert à Megeve et maintenant je veux transporter Albert Arts à St Tropez parce que c’est un endroit incontournable, le monde entier y fait un tour pour voir ce qui s’y passe, toutes les modes en sont toujours parties. Nice est ma ville mais n’est pas porteuse en terme de mode, St Tropez et Megève me paraissent plus pertinents.

Et pourquoi pas Paris ?

AG : Je voudrais un jour ou l’autre faire Paris, Londres et New York. Ce n’est pas que je ne veux pas, mais l’opportunité ne s’est pas encore présentée. Et si je veux faire Paris je ne voudrais pas être à côté de là où il faut être, or aujourd’hui c’est très cher. Mais j’y étais et il est sûr que j’y reviendrai un jour ou l’autre. Le problème n’est pas de faire des collections ou trouver une boutique : je sais faire des collections pour homme, je l’ai prouvé, le problème c’est l’organisation commerciale qu’il faut autour, avec des gens qui ont envie.

Pourquoi Albert Arts : pourquoi « Arts » ?

AG : Lorsque ma première collection Façonnable est sortie, tout le monde m’a demandé Pourquoi Façonnable ? comme on me demande aujourd’hui pourquoi Albert Arts ! On pense souvent que c’est une galerie de tableaux ! Effectivement ce sont les arts d’Albert : ceux de notre métier, qui n’utilise que des artisans. Il y a celui qui fait la chemise, celui qui fait la cravate, celui qui fait une veste n’est pas le même que celui qui fait un blouson ou un imperméable, idem pour les pantalons et les jeans : c’est un métier qui réunit une multitude d’artisans. D’où la multitude des arts de mon métier, d’où Albert Arts.

Trouver Façonnable avait été aussi simple ?

AG : Sur un terrain de foot de l’arrière-pays j’avais vu un maçon sur la devanture duquel était marqué Façonnerie, et ce mot m’avait impressionné. J’avais regardé dans le dico et j’y avais lu « Façonnable : manière de faire ». Façonnable est ainsi venu naturellement.

L’avenir à court terme : les prochaines tendances ?

AG : Il y a d’abord le thème World Colors. Ce sont des chemises de toutes les couleurs de tous les pays du monde ; des unis et des patchworks ; toutes en lin. Sur un bermuda ou un jean, tout le monde va adorer ! Il y a des chemises classiques et un modèle type saharienne avec deux fentes dos, avec deux types de cols : un classique avec un travail de dessous de pied de col, et un col Nehru.

Tu parles de travail de dessous de col, mais il faut aussi signaler les hirondelles sur lesquelles on retrouve les couleurs du drapeau, et l’écusson Albert Arts qui est repris avec ces couleurs, en une sorte de blason : toujours ces petits détails qui font la différence pour les amateurs, et qui sont des petits plus pour les autres. Toujours ce souci du détail qui est un peu ta marque de fabrique, dont on a le sentiment que « tu ne peux pas t’en empêcher »…

AG : Il faut dire aussi qu’elles sont toujours dans le meilleur tissu et avec la meilleure coupe possibles. Ici la volonté est d’être très sport, jeanswear et estival, coloré. Ce sont les chemises des coupes du monde foot, de rugby, de ski, de basket… Dès qu’il y a un événement international, elles correspondent obligatoirement.

La ligne de chemises et sahariennes World of Colors, qui marque l’ouverture de la boutique de St. Tropez.

Et côté références cinématographiques ?

AG : Aujourd’hui je regarde beaucoup les westerns parce que je trouve qu’il y a dans la rue une mode western : les boots, les jeans, les chemises à carreaux, les gilets tailleur ; si tu leur mets un chapeau sur la tête ce sont des cow-boys. Et si c’est western comme Géant, vestimentairement ça tient la route. On voit de plus en plus de garçons porter des redingotes sur des pulls ou des chemises. Dans les films de western, qui sont situés à la fin des années 1800, ils portaient tous des gilets tailleur sous des redingotes. On peut donc imaginer tout un état d’esprit de vêtements qui soit entre la parka, le blouson et la veste. Il y a une maison qui a fait des produits dans cet esprit qui avaient de la classe : c’était nos amis de Arnys, qui avaient fait les vestes garde chasse, les forestières ; Jean (Grimbert, ndlr) est formidable et je l’aime beaucoup, on n’en parle pas comme d’un créateur et pourtant c’était un vrai créateur. »

Albert Golberg

Les pantalons trahissent eux aussi le savoir-faire tailleur, décliné sur le thème casual : pattes de réglages côtés, fournitures intérieures en tissus de chemise, découpe arrière en V agrémentée d’une mouche… Du grand art.

De la création, on en trouve à tous les recoins des 1500 mètres carrés de la boutique niçoise. Ce sont ici une 4CV Renault et une Mini Moke parfaitement restaurées, carrosseries vert mat et intérieurs cuir fauve, c’est un quart de queue pour mettre en valeur les smokings, c’est un boudoir d’inspiration Hamptons pour la collection femme, et surtout ce sont partout des tableaux représentant les icônes immortelles : c’est Frank Sinatra sur scène, le même avec le Rat Pack, ce sont les Kennedy, Dean Martin, Paul Newman, Marilyn, Marlon Brando… C’est un choix de bucks incroyable, c’est une collection de parapluies soignés jusque dans le moindre détail : cuir surpiqué de coutures contrastées, poignées relevées de bagues en laiton… c’est tout un univers « dandy style période estivale » jusqu’au bout des coutures. Inutile de dire que l’on approuve et que l’on ne peut que vous inviter à visiter au plus vite l’une des trois boutiques de la maison.

 

Photos : Capucine Bailly