Révélée en avant-première au dernier Salon de Genève, l’édition limitée DB9 Carbon, exclusivement déclinée en versions noire et blanche, a redirigé les projecteurs sur le modèle phare de la gamme Aston Martin. Les premiers modèles sont livrés ce mois-ci.

Marek Reichman, directeur du design, considère que la version Carbon White, « plus audacieuse (…), donne à cette GT intemporelle une nouvelle apparence d’autant plus séduisante ». Pas de modifications techniques pour cette série (très) limitée, mais une esthétique rendue plus exclusive encore par l’adjonction d’éléments en carbone et un intérieur beaucoup plus sportif, qui n’est pas sans rappeler l’esprit de la DB4GT des années 60.

L’édition Carbon adopte un habitacle nettement sportif, qui n’est pas sans rappeler celui de la mythique DB4 GT.

Si à l’extérieur le splitter (lame remplaçant le spoiler), les listons latéraux (qui encadrent les clignotants), les coques de rétroviseurs et le diffuseur arrière en fibre de carbone apportent à la voiture un caractère un peu plus typé sport, à l’intérieur la différence avec la DB9 standard est plus marquée, avec l’adoption de véritables baquets en cuir surpiqué (surpiqûres rouges sur la version Carbon Black, blanches sur la Carbon White) et un volant en alcantara, comme dans les voitures de compétition. Les sièges arrière ont disparu au profit d’un espace de rangement à fond plat, comme sur la DB4 GT. Chez Aston une définition plus sportive n’exclut pas le raffinement, et l’on retrouve avec plaisir le cuir de l’habitacle entièrement relevé de coutures contrastées (portières, console et jusqu’aux encadrements de vitres arrière et au volume de rangement !).

Sous le capot la mécanique reste inchangée : il s’agit toujours du V12 6.0 litres 517 ch et 620 Nm qui permet à la voiture des performances de haute volée : 295 km/h en vitesse maxi et un 0 à 100 tombé en 4,6 secondes. La consommation reste hélas de haute volée elle aussi : même en se forçant à garder le pied léger (un crève-coeur !), difficile de descendre au dessous de 20 l/100 km : 19,6 exactement au cours de notre essai, pour 14,3 annoncés. Au volant, notre DB9 Carbon White procure à l’esthète le plaisir d’une merveille de race et d’élégance combinées, et à l’amateur averti celui d’un moteur plein à tous les régimes, envoûtant lorsqu’il monte dans les tours, mieux servi par des liaisons au sol et un châssis rigoureux que par une boîte auto 6 rapports qui gagnerait à être remplacée par un organe plus performant. Les freins en carbone céramique (montés sur des étriers 6 pistons à l’avant, 4 à l’arrière) s’acquittent de leur tâche sans faillir, quelle que soit la vitesse.

Minimaliste pour optimiser son impact visuel, la DB9 Carbon cultive la simplicité (et la discrétion dans sa version noire) comme peu de voitures capables de pareilles performances. Une Aston pure souche.