Dandy 38
Fondamentaux et rêves d'enfants
Les deux ne font a priori pas bon ménage. Plus par une coïncidence de ligne éditoriale que par goût du risque, ce numéro en fait pourtant un melting pot que nous espérons harmonieux. Si la conjoncture économique ne se prête certes guère à l’insouciance légère des rêves d’enfant, la période des fêtes nous a cependant semblé justifier une trêve dans la morosité en vogue depuis fin 2008. La dernière Bentley, la Rolex Daytona, le nouveau Namiki ou le Vertu tactile, sont de fort beaux jouets pour les garçons que nous sommes tous restés. Mais tellement matériels…
L’histoire de ce qui est peut-être le dernier Gauguin ressemble plus à un conte de fées et nous transporte aux confins de notre imaginaire. Penser qu’il est encore possible – la preuve ! – d’acheter une toile de maître sans en connaître la valeur et découvrir ensuite que l’on détient un trésor, défie la raison. Voilà une belle part de rêve, du vrai, pour adulte, concret et merveilleux à la fois. Il en va de même de cette Mini à l’intérieur de Rolls-Royce, carrosse et citrouille à la fois grâce au talent d’un artisan à l’ancienne et à l’attachement d’un client au goût du beau et aux valeurs du savoir-faire artisanal. Un autre rêve à portée de main, tangible, palpable. Et olfactif aussi, la fragrance ici étant celle de la peau pleine fleur. D’un autre côté, les périodes difficiles ont de tous temps incité l’homme à se replier sur ses fondamentaux. Se consacrer à ce qu’il sait le mieux faire, le mettre en valeur.
C’est la démarche choisie lorsque nous convoquons le savoir-faire de Camps de Luca, visitons les ateliers des nouveaux tailleurs de Savile Row et l’histoire de Scabal, lorsque nous découvrons une petite maison indépendante qui permet aux hommes de goût d’arborer cette inimitable élégance so british sans y consacrer une fortune… Tout bien considéré, si : fondamentaux et rêves d’enfant peuvent finalement faire bon ménage. Ils forment un tout, comme ce numéro que vous avez en mains, comme chacun d’entre nous. Avec sa variété, ses complémentarités, et ses contradictions. Et le gros avantage de ce tout mariant aussi harmonieusement que possible concret et imaginaire, est qu’il est indéfiniment reconductible. Nous vous donnons pour notre part rendez-vous au mois de février pour en partager un nouvel échantillon.